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C’est en février 1997 qu’a débuté le cauchemar d’Ali B, ressortissant Tunisien malade du sida. Victime d’un éloignement du territoire, il n’a pu finalement revenir en France qu’avec la mobilisation des associations de malades, des mouvements issus de l’immigration et des organisations de défense des droits de l’Homme qui obtinrent par la suite l’inexpulsabilité des étrangers atteints de pathologie grave.

Incarcéré le 1er avril 2002 lors d’un banal contrôle d’identité, sa sortie était prévue mercredi 15 mai. Mais voilà dix jours, des agents de la Police de l’Air et des Frontières lui ont rendu visite pour le prévenir qu’il serait expulsé dès sa sortie, alors même qu’il est protégé par l’article 25-8 de l’ordonnance du 2 novembre 1945. En effet, ce texte prévoit qu’on ne peut reconduire à la frontière ou expulser un étranger s’il est malade et que son état de santé nécessite des soins dont il ne peut disposer dans son pays. C’est le cas des traitements par trithérapie en Tunisie.

Grâce à l’intervention de Reda Sadki, président de l’association Migrants contre le sida, qui a mis en branle ses réseaux, le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkosy s’est finalement engagé personnellement pour qu’Ali ne soit pas expulsé… pour raisons « humanitaires ». C’est avec une joie relative que nous avons appris la libération sans expulsion d’Ali le samedi 18 mai à 10h15. Car cet événement nous confirme que nous devons rester vigilants et attentifs afin que ce type de situation ne se reproduise plus. Au-delà de son cas, ce sont tous les étrangers malades qui sont menacés aujourd’hui.