À la veille des traditionnelles grâces que le chef de l’Etat doit prononcer pour le 14 juillet, Act Up-Paris dénonce l’absurdité du système des grâces médicales et l’inaction criminelle de Jacques Chirac et de son gouvernement. En effet, alors que la nouvelle majorité réfléchit à la façon d’amnistier les délits politiques qui la gênent, des détenus malades meurent en prison sans avoir reçu de réponse à leur demande de grâce médicale. De nombreuses personnes sont dans une situation médicale qui nécessite l’arrêt immédiat de leur incarcération. Or, obtenir une grâce médicale prend des semaines, voire des mois. On peut se demander si l’absurdité d’un tel mécanisme n’est pas délibérée…
X est incarcéré en centre de détention, atteint par le VIH et le VHC ; sa demande de grâce médicale a été refusée, alors même que l’avis médical stipule que son état est incompatible avec la détention. Y, atteinte par le VIH et sans papiers, sur le point d’être libérée, est à toute heure menacée d’expulsion, pour un pays d’origine où les traitements sont inaccessibles. Ces quelques cas récents sont perdus au milieu de centaines identiques, nombre de personnes étant décédées sans réponse du ministère de la Justice ou du Président.
Depuis cinq ans, Jacques Chirac voit les demandes de grâces médicales s’entasser sur son bureau. Depuis cinq ans, Jacques Chirac n’a rien fait, alors qu’il est question de vie et de mort. Comment ne pas trouver scandaleux les débats sur l’opportunité d’une auto-amnistie, quand des personnes attendent dans des situations vitales dramatiques qu’on leur donne le droit de se soigner dignement ou de mourir en paix, hors des murs d’une cellule de prison ?
Le nouveau gouvernement montre encore une fois ses priorités : la répression à outrance. Pendant que le gouvernement s’interroge l’amnistie des infractions routières mineures et des délits politiques, les sans papiers, les usagers de drogue, les prostitué-e-s se font enfermer massivement ; on projette la construction de nouvelles prisons au moment où tous les rapports confirment que la prison n’est pas la solution ; on prévoit de centres fermés pour mineurs dont on l’inefficacité et le danger ont été démontrés. Jacques Chirac doit prendre ses responsabilités : lui seul a le pouvoir de faire libérer les détenus dont l’état de santé est incompatible avec l’incarcération. Par son inaction, il se rend chaque jour coupable de morts supplémentaires.
Act Up-Paris exige :
– la grâce immédiate de tous les détenus atteints de pathologie grave, et la réforme du système inique des grâces médicales
– l’amnistie et la libération de tous ceux qui n’ont rien à faire en prison : malades atteints de pathologies graves ; sans papiers, usagers de drogue, prostitué-e-s.