Ce matin, jeudi 22 mai, à 9h30 des militants d’Act Up-Paris ont interrompu le discours du Ministre du Budget Alain Lambert, et l’ont l’interpelé sur l’annnonce financière française au sommet d’Evian pour la lutte contre le sida.
En effet, hier Victoire Patouillard, présidente d’Act Up, rencontrait le Président Jacques Chirac à l’Elysée à l’occasion de sa présentation du sommet d’Evian. Le président lui a alors confié que le montant de la contribution financière à la lutte contre le sida, que la France compte annoncer à Evian, est en ce moment en discussion au sein du gouvernement. Or le Ministre du Budget, Alain Lambert, cherche systématiquement à rogner sur les engagements financiers français envers les pays pauvres, y compris au mépris de la vie de millions de malades.
Les Etats-Unis, dont le PNB représente 6 fois celui de la France, vont annoncer à Evian une contribution américaine de 3 milliards de dollars annuels contre le sida pour atteindre l’objectif validé aux Nations Unies en 2001 d’atteindre 10 milliards de dollars annuels. Jacques Chirac et son gouvernement, qui depuis longtemps se place en chantre de la solidarité avec les pays pauvres, en particulier sur le terrain du sida, doivent donc annoncer au moins 500 millions d’euros par an pour le sida, pour faire aussi bien que George Bush.
En effet, le troisième cycle de financement du Fonds mondial cet automne est actuellement très compromis, faute d’argent. «Le Fonds Mondial est bientôt vide. Il nous faut au moins 1,4 milliards de dollars avant les déboursements d’octobre pour pouvoir honorer nos engagements» déclarait hier Richard Feachem, directeur du Fonds mondial. «Nous savons que la France a des capacités limitées pour accroître sa contribution. Mais au vu de l’urgence, toute forte mobilisation financière française sera reçue avec une immense gratitude par le Fonds et les pays bénéficiaires» ajoutait-il. A Genève, les Ministres de la Santé des pays pauvres, réunis cette semaine à l’occasion de l’Assemblée Mondiale de la Santé, ont d’ailleurs exprimé leur inquiétude quant au devenir de leurs programmes de lutte contre le sida, dont la mise en place dépend du Fonds mondial crée par le G8 de Gênes il y a deux ans.
A Evian, le gouvernement français n’a pas le choix. Il doit placer son soutien à la lutte contre la pandémie de sida sur la même échelle que les Etats-Unis, soit un minium de 500 millions dès 2003.