Aujourd’hui, lundi 25 novembre, une vingtaine de militants d’Act Up-Paris ont interpellé Anne Hidalgo, première adjointe à la Mairie de Paris chargée d’un état des lieux sur la prostitution.
Anne Hidalgo réduit la prostitution à « une exploitation sexuelle contre laquelle il faut lutter ». Elle souhaite également mettre en place des mesures de pénalisation du client et de reclassement des prostituéEs. Elle montre ainsi sa méconnaissance des réalités de la prostitution.
Cette méconnaissance est d’ailleurs assumée, puisqu’elle refuse de rencontrer les prostituéEs dans le cadre de l’audit qu’elle mène au sein de la Mairie de Paris, et préfère parler à leur place. Elle peut ainsi sans scrupule mentir sur les chiffres, et annoncer 5% de « prostituéEs libres » travaillant sur Paris, là où les associations de terrain estiment que le pourcentage de prostituéEs indépendantes se situe entre 40 et 60%.
Comme Nicolas Sarkozy, Anne Hidalgo ne croit qu’à la répression des prostituées, sans se soucier de leur santé. On sait que les mesures de pénalisation du client contraignent les prostituéEs à se rendre invisibles et à travailler dans des conditions sanitaires de plus en plus précaires. Elles n’ont plus accès aux actions de prévention et de santé communautaire, et la négociation du préservatif s’en trouve remise en cause. Reniant ses engagements, Anne Hidalgo passe sous silence les violences policières et refuse de se prononcer contre cette répression, alors même que cette situation ne fait que renforcer les risques sanitaires.
En fermant les yeux sur les conséquences de ses positions criminelles en matière de santé publique, Anne Hidalgo se rend complice de l’épidémie de sida.
Act Up-Paris exige de la Mairie de Paris :
– qu’elle reçoive et auditionne les prostituéEs dans le cadre de son étude, et ce avant la lecture à l’Assemblée Nationale du projet de loi sur la sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy ;
– qu’elle s’engage pour l’arrêt immédiat de la répression policière à l’encontre des prostituéEs ;
– que les enjeux de santé publique soient pris en compte dans cet audit et dans les mesures concernant la prostitution à Paris.
– que l’audit soit mené par une personnalité compétente et non par Anne Hidalgo.