Hier mardi 27 novembre 2002, des malades du sida militants d’Act Up-Paris ont pris à partie le Commissaire Européen au Commerce Pascal Lamy, lors d’une conférence sur les effets de l’OMC à Louvain, Belgique, pour exiger que l’Europe laisse les pays pauvres accéder aux médicaments génériques. Baffouant ses propres engagements d’il y a un an à Doha, Pascal Lamy joue ces jours-ci à l’OMC le jeu des multinationales pharmaceutiques, au mépris de la vie des 40 millions de malades qui vont mourir du sida dans les 8 prochaines années s’ils n’ont pas accès aux médicaments anti-VIH.
Ainsi, Pascal Lamy utilise son mandat public pour défendre à l’OMC les intérêts privés des grandes multinationales pharmaceutiques visant à :
– limiter l’accès aux médicaments génériques des pays pauvres aux seules maladies qui menacent la survie même du pays, excluant ainsi 99% des médicaments, qui seront alors réservés aux seuls habitants des pays riches;
– refuser aux pays pauvres le droit d’importer des versions bon marché des tests de diagnostic et des dispositifs médicaux, sans lesquels il est impossible aux médecins de soigner les malades;
– transformer l’OMC en une police mondiale des médicaments génériques, en forçant les pays sous-développés qui doivent importer leurs génériques à notifier l’OMC et obtenir une permission, alors que les pays les plus développés comme les Etats-Unis ou le Japon qui n’ont pas besoin d’importer pourront fabriquer des génériques sans en référer à qui que ce soit;
– réserver, parmi les pays riches, l’accès aux médicaments génériques aux économies les plus massives, seules capables de fabriquer l’intégralité des médicaments existants, alors que les petits pays riches comme Singapour où le Portugal ne pourront désorrmais ni fabriquer ni importer de génériques, par exemple en cas d’épidémie mondiale d’anthrax.
Des associations de malades de tous les pays demandent que le Commissaire Européen au Commerce Pascal Lamy cesse immédiatement de défendre la position des multinationales pour défendre celle des malades des pays pauvres et les propositions faites à l’OMC par leurs gouvernements.
Si M. Lamy choisit une nouvelle fois, au mépris des valeurs humaines les plus élémentaires, de continuer sur la voie meurtière, consistant à bloquer l’accès des pays pauvres aux médicaments génériques, il appartiendra alors aux Chefs d’Etat et de Gouvernment des 15 de mettre fins à ses agissements criminels, avant la fin des négotiations en cours à l’OMC jusqu’à fin décembre.