Hier, jeudi 16 janvier, l’Assemblée nationale a voté un amendement en faveur du dépistage obligatoire des auteurs présumés d’un viol. Malgré l’avis du Conseil national du sida, malgré les avis des associations de lutte contre le sida, les députés ont décidé de voter un texte inutile pour les victimes de viol, qui aura pour conséquence d’établir un délit de séropositivité.
En effet, dans sa présentation de l’amendement, Nicolas Sarkozy a indiqué que cette mesure était destinée à éviter aux victimes une bi ou une trithérapie. Nicolas Sarkozy sait-il que ce traitement ne peut être administré que 48 heures après l’acte supposé contaminant et qu’au-delà de ce délai, le traitement d’urgence n’est plus efficace ?
Par ailleurs, un dépistage négatif du violeur présumé ne constituerait pas une raison suffisante pour stopper le traitement d’urgence. La fenêtre de séroconversion implique que le présumé violeur donne volontairement des garanties qui prouvent qu’il n’a pas eu de relation à risque au cours des trois derniers mois.
Dès lors, les arrière- pensées d’une loi qui établirait cette pratique sont claires : il ne s’agit ni plus ni moins que de criminaliser la séropositivité. En effet, si la séropositivité du violeur était établie, celle-ci pourrait servir d’argumentaire pour aggraver sa peine. Cette loi aurait immanquablement pour conséquence perverse l’instauration d’un délit de contamination par le VIH.
La criminalisation de la séropositivité ne peut mener qu’à une réduction de la pratique des tests volontaires. Act Up-Paris s’oppose à l’instauration d’un dépistage obligatoire
Après les usagerEs de drogues, les prostituéEs et les étrangerEs, le gouvernement continue à pratiquer la politique du bouquémissaire en s’attaquant aux séropositifVEs, reprenant encore ainsi une idée chère au Front National.
L’ignorance tue. Le sida est une maladie, pas une arme.
Act up-paris exige :
– l’abrogation de cet amendement par les sénateurs
– que Jean-François Mattéi joue son rôle de ministre de la Santé et rappelle à ceux qui l’ignorent la réalité du VIH