Le dimanche 15 septembre 2002, le corps d’un homme a été retrouvé dans la pièce d’eau du parc Léo-Lagrange de Reims. Peu de temps après, trois jeunes gens, âgés de 16 à 20 ans ont reconnu avoir assassiné François Chenu, 30 ans, parce qu’il était homosexuel. Les meurtriers ont reconnu être venus «casser de l’arabe et du pédé». La ligue des Droits de l’Homme, SOS Homophobie et Act Up-Paris ont décidé de se porter partie-civile.
François Chenu a trouvé la mort après avoir été tabassé et jeté à l’eau du haut d’une passerelle. Des taches de sang étaient visibles sur le plancher et la rambarde de la passerelle. Retiré de l’eau, le cadavre présentait d’importantes lésions à la tête. Il était torse nu, sans aucun papier sur lui. Les trois jeunes, étiquetés extrême droite, ont été formellement accusés d’assassinat. L’un des agresseurs, mineur, avait emporté le portefeuille et le téléphone cellulaire de la victime ; ses parents ont détruit le portefeuille et utilisé le cellulaire jusqu’à leur arrestation. Ils ont été inculpés pour vol et destruction de preuve.
Le parc Léo Lagrange est un lieu de drague très connu dans toute la région. Ce n’est pas la première fois qu’un homosexuel y est agressé. Il y a un an, le 9 septembre 2001, cinq hommes qui se rendaient au parc avaient été interpellés en possession d’une hache, deux couteaux et deux battes de base-ball. Ils voulaient eux aussi «casser du pédé», selon leur propre expression. Une association homosexuelle locale avait même demandé à la ville de renforcer l’éclairage public pour diminuer les risques d’agressions. Rien n’a été fait.
Aujourd’hui, la vie d’un homosexuel ne vaut pas le prix d’une simple ampoule.