Etude de l’efficacité immunologique de l’adjonction de l’interleukine-2 (IL2) sous-cutanée à un traitement optimisé chez des personnes infectées par le VIH en situation d’échec thérapeutique ayant un nombre de CD4 inférieur à 200/ml3 après une multithérapie antirétrovirale.
à qui s’adresse cet essai ?
A 90 personnes en échec thérapeutique sous multithérapie, c’est-à-dire ayant reçu au moins une molécule de chacune des 3 classes d’antirétroviraux (INTI, INNTI et IP), ayant un nombre de CD4 inférieur ou égal à 200/mm3 et une charge virale supérieure à 100 000 copies/ml.
commentaire
Cet essai concerne des personnes qui se trouvent face à une situation d’échec thérapeutique accompagnée d’un déficit immunitaire profond. Le mode d’action de l’IL2 permet d’augmenter le nombre des CD4 et éventuellement faire remonter ce taux au-dessus de la barre des 200, chiffre seuil indiquant que le risque d’apparition de maladies opportunistes devient réel, d’autant plus si les personnes ont déjà développé de telles maladies. Il est à noter que la mise en place des cures d’IL2 peut se faire à domicile ou administré en hôpital de jour. Cette stratégie thérapeutique nous semble intéressante ; dans la limite des remarques à suivre.
Les indications de prescription de l’ ATU ne sont pas validées pour des personnes étant en situation d’échec thérapeutique.
Le fait de pouvoir rentrer dans cet essai est intéressant, c’est toutefois une solution d’attente en l’absence de nouveaux essais thérapeutiques, tel que des essais de stratégies associant au moins deux nouvelles molécules.
Cependant cette hypothèse de travail ne permet pas d’affirmer de façon certaine que chez des personnes ayant un taux de CD4 aussi bas, l’IL2 aura le même impact et que les résultats obtenus seront identiques sur des personnes moins immunodéprimées. Par ailleurs tout le monde ne répond pas de la même façon à l’IL2. Les personnes entrant dans cet essai du fait de leur situation d’échappement sont déjà relativement éprouvées psychologiquement, or la prise en charge des effets secondaires psy (état dépressif) n’est pas prévue.
Rien n’est prévu dans l’essai pour évaluer si la prise d’IL2 a une influence ou non sur l’observance des traitements antirétroviraux au cours des cures d’IL2, ni après ces cures. Se pose une nouvelle fois la question du suivi à long terme des personnes mises sous IL2 (lire Protocoles 32).
L’ANRS s’est engagée à tout mettre en œuvre pour que touTEs les participantEs puissent avoir accès à l’IL2 si jamais l’essai apporte la preuve de l’intérêt d’une utilisation dans ces conditions.
quel est l’objectif de l’essai ?
L’objectif principal est de savoir si l’adjonction de l’IL2 à un traitement optimisé, c’est-à-dire choisi après une recherche des résistances de votre virus, permet une remontée des CD4. Le choix de ce traitement pourra faire appel aux nouveaux médicaments disponibles en 2004 (comme le T-20, ou d’autres traitements en autorisation temporaire d’utilisation (ATU). On tiendra compte également des antirétroviraux pris antérieurement et de la façon dont ils ont été tolérés.
Objectif secondaires : évolution du nombre de CD4 ; évolution de la charge virale plasmatique ; suivi du stock d’ADN proviral intracellulaire (à la 52ème semaine) ; survenue d’infections opportunistes ; tolérance des médicaments de l’essai : aussi bien l’IL2 que les antirétroviraux ; les modifications éventuelles du traitement décidé en début de l’essai.
comment se déroule l’essai ?
C’est une étude de phase II, sans information sur le traitement. La répartition en deux groupes se fera par tirage au sort :
– Groupe I : IL2 et traitement choisi après réalisation d’un test de résistance génotypique. Il sera pratiqué 8 cures d’IL2. Chaque cure comporte 2 injections par jour de 4,5 millions UI (unités internationales) pendant 5 jours, ensuite une injection toutes les 4 semaines, puis toutes les 6 semaines, de la 2ème à la 42ème semaine.
– Groupe II témoin : sans IL2 et dont le traitement aura été choisi de la même manière.
Le suivi clinique et biologique aura lieu toutes les 6 semaines jusqu’à S42, puis à S52, S64 et enfin S76.
qui contacter ?
– investigateur principal : Dr Jean-Paul Viard, Hôpital Necker, 75015 Paris, 01 44 49 54 27
– la ligne d’information d’act up-paris sur les essais cliniques les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 14h00 a 18h00 : 0149 29 44 82
grille de lecture
conditions d’entrées | |
naïfs | non |
pré-traités | oui |
charge virale | 100 000 |
nombre de CD4 | < 200 |
infections opportunistes | non |
bénéfices directs | oui et non |