Communiqué de presse d’Act Up-Toulouse — « Luxe et santé à La Grave » ainsi titrait, le samedi 12 février 2005, la Dépêche du Midi. Derrière ce titre incongru se dessine le devenir de l’hôpital La Grave, dévoilé par Philippe Douste-Blazy.
« J’y verrais bien un hôtel de luxe qui permettrait notamment de recevoir les personnalités en visite à Toulouse pour l’A380 ou autre » a déclaré le ministre de la santé, au sujet des bâtiments classés de l’Hôpital historique. La vocation médicale du site serait réduite à un projet de CMP (centre médico-psychologique) et d’activités liées à l’accueil (de jour) des personnes âgées.
Le ministre a pris cette décision sans concertation, avec le mépris dont il est coutumier, envers les usager-e-s de l’hôpital, le personnel hospitalier, les syndicats et les associations qui attendent toujours qu’il daigne les rencontrer.
Entre les déclarations de Douste-Blazy, le 14 janvier 2005 — « que les 4/5 de La Grave ne sont pas à vendre mais serviront à un projet médical » — et celles de De Veyrinas qui surenchérissait le 31 janvier sur l’importance de «conserver au cœur de notre ville des lits de soins » et « il n’y aura pas un seul service, une seule activité qui se déroulait sur La Grave qui sera supprimé » l’annonce du 12 février sonne comme une provocation.
Philippe Douste-Blazy, ministre en charge de la santé rappelons-le (se préparait-il à une reconversion dans le domaine du patrimoine et du tourisme ?), n’hésite pas à éliminer du centre ville les consultations médicales de 450 patients séropositifs au VIH (deuxième file active de la région Midi-Pyrénées), le Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (tests VIH, VHC, VHB et MST) service ouvert à toute la population toulousaine, la PASS (permanence accueil santé et soins) accueillant les personnes en difficultés ainsi que les lits de long et moyen séjour pour les personnes âgées. Philippe Douste-Blazy refuse d’écouter les propositions du collectif de défense de l’hôpital La Grave : ces propositions sont pourtant adaptées au site de La Grave et, surtout, tiennent prioritairement compte des besoins de santé de la population toulousaine. Il préfère « soigner » l’image qu’il se fait de la ville plutôt que ses habitants, et brader le seul hôpital public de proximité, patrimoine historique, à des promoteurs immobiliers. Il veut expulser les usager-e-s de l’hôpital public (les personnes précaires et séropositives) du centre ville et ainsi fragiliser leur accès aux structures de soins.
La Grave, hôpital public transformé en hôtel de luxe ; personne n’en rêvait, Douste-Blazy veut l’imposer. Pour l’année 2005, le sida est déclaré « grande cause nationale ». Douste-Blazy s’affirme comme le ministre qui nuit à la santé.
Dites NON au projet de Douste-Blazy en signant la pétition du collectif http://petitionlagrave.free.fr