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Pendant 3 mois, un certain nombre de molécules n’ont plus été accessibles aux malades ivoiriens qui les recevaient par le biais du programme national de prise en charge. Ces difficultés ne sont pas, pour une fois, d’origine financière. À la base de cet épuisement, on trouve cette fois un défaut d’encadrement du gouvernement sur les traitements prescrits par les médecins agréés.

C’est en effet la défiance des médecins ivoiriens à l’égard des génériques, activement alimentée par le lobby pharmaceutique international, et trop peu dénoncée par le gouvernement, qui met à mal le programme d’accès aux traitements. Le RIP +, un réseau d’associations ivoiriennes de personnes vivant avec le vih, dénonce également cette situation inacceptable.

Plutôt que de prescrire de la Triomune, un traitement qui associe trois antirétroviraux génériques et qui est recommandé aux malades naïfs de tout traitement, les médecins ordonnent pour ces personnes des thérapies de marque dont le stock est limité. En effet, le programme national de prise en charge prévoit que ces traitements soient uniquement réservés aux malades en échappement thérapeutique. En prescrivant directement des molécules de seconde ligne alors que la Triomune est considérée comme le meilleur traitement de première intention, les médecins ivoiriens privent non seulement les malades en échappement de ces molécules mais ils risquent de créer des résistances prématurées parmi les personnes naïves ainsi traitées. Et par son manque de contingence, l’État ivoirien accentue encore davatange le risque d’interruptions massives de traitements.

Alors que ce programme ne prend actuellement en charge que 11 000 personnes, le RIP+ et Act Up-Paris dénoncent plus globalement la gestion très approximative du gouvernement ivoirien qui limite de fait ses chances d’ouvrir plus largement son programme de prise en charge des malades.

Act Up-paris exige :
– Que les prescripteurs agrées respectent les protocoles thérapeutiques nationaux qui prévoient la prescription de traitements génériques pour les malades naïfs de tout traitement.
– Que le gouvernement ivoirien condamne publiquement les médecins qui ne respectent pas ces protocoles et les oblige à le faire.
– Que la communauté internationale se préoccupe sérieusement de ces situations de ruptures dont les exemples se multiplient sur le continent Africain