Etude de phase IIB, multicentrique, randomisée, d’escalade de doses, en double aveugle, évaluant la tolérance, la pharmacocinétique et l’activité antirétrovirale du L612 associé à un traitement antirétroviral optimisé (TO) versus un TO seul chez des personnes en échec thérapeutique.
Qui peut participer à cet essai ?
240 personnes dans le monde, dont 8 minimum en France[[Le recrutement au niveau international est compétitif : plus les inclusions seront rapides dans un pays, plus celui-ci pourra inclure de personnes.]] ayant une charge virale supérieure à 5 000 copies/mL, un taux de CD4 supérieur à 50/mm3, un traitement stable depuis au moins 3 mois, et une résistance à au moins une molécule des trois classes d’ARV. Un problème rénal ou une hépatite B ou C est motif de non-inclusion. Une méthode de contraception efficace est indispensable.
Quel est l’objectif de l’essai ?
Cette étude a pour but de chercher la dose optimale (efficacité et tolérance) du traitement expérimenté : 400 mg, 800 mg ou 1200 mg par jour.
En quoi consiste cet essai ?
Il s’agit d’évaluer l’impact d’un inhibiteur de l’intégrase, le L612. Cette molécule est la première d’une nouvelle classe thérapeutique appelée anti-intégrase puisqu’il agit sur une nouvelle cible. Elle n’a jamais été testée chez des malades séropositifs, par conséquent on ne connaît pas encore la dose à prescrire et les effets indésirables potentiels.
Comment se déroule l’essai ?
L’engagement initial est de 48 semaines. Un test génotypique pratiqué avant le début de l’essai déterminera les molécules encore actives contre le virus et permettra au médecin de proposer un traitement optimisé (la combinaison d’antirétroviraux la plus efficace selon le virus). Les participantEs seront répartiEs par tirage au sort[[Ni vous ni votre médecin ne saurez dans quel groupe vous vous trouverez.]] en 4 groupes :
– Groupe I : TO + L612 à 200 mg, 2 fois par jour, soit 400 mg/jour,
– Groupe II : TO + L612 à 400 mg, 2 fois par jour, soit 800 mg/jour,
– Groupe III : TO + L612 à 600 mg, 2 fois par jour, soit 1200 mg/jour,
– Groupe IV : TO + placebo (produit sans aucune activité) 2 fois par jour.
Ces 4 groupes seront divisés en deux sous-groupe, en raison des interactions[[La prise du L612 modifie l’efficacité d’autres médicaments lors de l’élimination hépatique.]] entre le L612 et l’atazanavir : Bras A : sans atazanavir / Bras B : avec atazanavir.
Le traitement, 2 fois par jour, pourra être pris pendant ou en dehors des repas.
Le nombre total et la répartition des consultations ne sont pas clairement définis. Un nombre minimum de 11 consultations est prévue, c’est le médecin de l’étude qui signifiera les visites supplémentaires nécessaires.
Une analyse intermédiaire est prévue lorsque les 50 premiers malades auront reçu le L612 pendant 24 semaines, afin de déterminer la dose efficace et bien tolérée. L’étude sera alors modifiée afin de permettre à tous les participants de recevoir la dose optimale de L612. Au delà de la semaine 16, en cas d’échec virologique* trois options seront envisagées : 1) poursuivre le traitement en cours ; 2) interrompre votre participation à l’essai ; 3) recevoir la molécule de l’étude, en association avec un nouveau traitement antirétroviral optimisé. En acceptant de rentrer dans ce bras, le calendrier de suivi reprend du début c’est-à-dire 11 consultations au minimum.
Qui contacter pour rentrer dans cet essai ?
– Pr Christine Katlama, Hôpital Pitié Salpétrière, 75651 Paris Cedex 13
01 42 16 01 30
– Permanence d’Act Up-Paris : mardi, mercredi, jeudi, de 9h à 13h
01 49 29 44 82
Notre avis
Si cette nouvelle piste de traitement est validée, c’est un sacré espoir qui verra le jour. Nous recommandons cependant la plus grande vigilance avant d’intégrer cet essai, car une des options proposées (la poursuite du traitement malgré l’échec virologique) nous semble dangereux. Soulignons que la notice d’information aux patients est claire (sauf sur la fréquence des consultations) et sans ambiguïté. Ce qui ne doit pas empêcher de solliciter d’autres avis. Cependant le traitement optimisé et l’apport d’une nouvelle molécule nous semblent bénéfique.
Par ailleurs, en cas d’échec après 8 semaines de traitement, un bilan n’est prévu qu’à la 16ème semain, ce qui nous semble trop lointain. Nous avons reçu une fin de non recevoir du laboratoire pour que le changement de traitement puisse avoir lieu à la 8ème semaine afin que les personnes qui sont dans le bras placebo puissent recevoir si besoin est le L612.