La revendication de l’égalité en matière de droit à la parentalité est certainement la revendication la plus combattue par les homophobes. Nous revenons ici sur chaque argument présenté par les tenantEs de la discrimination contre les familles homoparentales.
–Le droit «de» l’enfant serait distinct du droit «à» l’enfant.
Opposer les parents homosexuelLEs à leurs enfants est une violence insupportable. Comment prétendre qu’il serait pire pour unE enfant d’avoir des parents homosexuelLEs plutôt que de ne pas avoir de parents du tout ? Les enfants abandonnéEs devraient avoir le droit d’avoir des parents qui les ont désiréEs et qui les aiment. C’est bien du droit de l’enfant qu’il s’agit : celui d’avoir des parents.
– Il faut penser à l’intérêt de l’enfant.
Nos détracteurRICEs semblent considérer les homosexuelLEs comme des persone dépourvues de conscience et de réflexion. Nous sommes au contraire obligéEs de bien réfléchir à la façon dont nous voulons faire et élever un enfant puisque nous le faisons beaucoup plus rarement par accident que les hétérosexuelLEs. D’après les homophobes, le bien de l’enfant serait le monopole des hétérosexuelLEs mariéEs. Ils/elles créent une hiérarchie entre la capacité des hétérosexuelLEs et celle des homosexuelLEs à éduquer leurs enfants, celle-ci ne repose pourtant sur rien si ce n’est leur homophobie.
–La reproduction est hétérosexuelle.
La reproduction n’est ni hétérosexuelle, ni homosexuelle. Il ne s’agit pas de comportement social, de l’identité des parents, mais de la rencontre de gamètes, mâle et femelle. Les homosexuelLEs sont capables, tout comme les hétérosexuelLEs, de faire des enfants. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire pour en faire d’avoir un rapport sexuel. La seule vérité est que ce sont les femmes qui peuvent être enceintes et qui doivent donc pouvoir décider de leur libre fécondité, qu’elles soient lesbiennes ou célibataires.
– L’ordre symbolique de la différence des sexes.
Voilà une théorie inventée de toute pièce pour contrer la revendication d’égalité des droits. La différence des sexes est une réalité biologique. Il s’agit de chromosomes, d’hormones, d’appareils génitaux différents. Les autres différences revendiquées entre hommes et femmes sont des différences sociales, inventées et imposées par les sociétés. Le respect des référents, masculin et féminin, signifie le maintien sexiste de rôles sexuels imposés par nos sociétés. Le masculin et le féminin sont des critères qui évoluent en fonction du temps et de l’espace. Ils sont en perpétuelle évolution et ne peuvent donc être respectés par personne, y compris les hétérosexuelLEs. Quand bien même celui-ci existerait, les enfants des homosexuelLEs peuvent constater comme touTEs les autres enfants qu’il existe des hommes et des femmes autour d’eux/elles et peuvent donc avoir pour modèle et référence n’importe quelle personne proche quel que soit son sexe.
–La famille, c’est un homme et une femme.
D’après certains, la famille ne peut se définir que par deux parents de sexe différent, hétérosexuelLEs mariéEs. C’est une vision discriminatoire de la famille qui n’exclut pas seulement les homosexuelLEs et leurs enfants, mais également les familles monoparentales. Malheureusement, ce sont nos enfants qui souffrent le plus de la non-reconnaissance de nos familles.
– Les études sur les familles homoparentales manquent.
C’est faux. De nombreuses études ont été réalisées dans différents pays et prouvent que nos enfants ne sont pas plus mal ou mieux lotiEs que les enfants élevéEs par des parents hétérosexuelLEs. À l’inverse aucune étude n’a été réclamée afin de prouver le bien-être des enfants élevéEs par des familles hétérosexuelles.
–Nous serions des délinquantEs sexuelLEs, un danger pour nos enfants.
S’il est douloureux pour nous de devoir nous justifier en tant que bons parents, il l’est encore plus de devoir répondre à ce genre d’accusations. Nous ne le ferons donc pas.
–La société n’est pas prête, elle a besoin du temps de la réflexion.
Comment peut on nous demander d’attendre de ne plus être discriminéEs ? Nous n’avons pas à attendre la fin des discriminations, elles doivent cesser maintenant. Nos enfants n’ont pas à attendre de voir leur famille reconnue. De nombreux enfants continuent malheureusement d’attendre de pouvoir être adoptéEs.
–Les enfants ne doivent pas subir le prosélytisme homosexuel.
Les enfants d’homosexuelLEs ne deviennent pas forcément homosexuelLEs, tout comme les enfants d’hétérosexuelLEs ne deviennent pas forcément hétérosexuelLEs, malgré un prosélytisme hétérosexuel et un climat homophobe qui sont, eux, bien réels.
–La fin des discriminations des homosexuelLEs dans leurs droits à la parentalité seraient une menace pour la survie de l’humanité.
Rappelons d’abord que nous faisons partie de l’humanité ; que nous ne sommes pas stériles ; que nous faisons nous aussi des enfants et que ni les hétérosexuelLEs ni l’humanité ne risquent de disparaître.
–L’enfant élevé par des homosexuelLEs pourrait être victime de rejet par une société qui n’accepte pas ceux/celles qui sortent de la norme.
Nos enfants peuvent en effet souffrir d’homophobie de la part d’une société qui ne veut pas reconnaître leur famille. Il est donc urgent de les reconnaître, que l’Education nationale fasse son travail de sensibilisation aux discriminations, d’éducation sexuelle et d’éducation à la citoyenneté. Nous ne devons pas nous retrouver seulEs à apporter réconfort et sécurité quand nos enfants sont victimes de rejet.