Ce contenu a 19 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

Une quinzaine de militantEs d’Act Up-Paris ont occupé ce matin les locaux de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) pour alerter contre la fermeture prochaine de nombreux centres de dépistage. Alors que tous les indicateurs montrent une baisse tendancielle des dépistages, alors que Xavier Bertrand se dit « inquiet de la recrudescence de la transmission », alors que Villepin annonce vouloir « adapter les campagnes et les actions de prévention en donnant une image plus réaliste de la gravité de l’infection », une réforme mal gérée de « recentralisation » des politiques de prévention met en péril l’existence même de nombreux CDAG à compter du 1er janvier 2006.

bribri.jpg Ce désengagement est la conséquence de la Loi relative aux libertés et aux responsabilités locales adopté dans l’indifférence générale le 13 Août 2004, qui confie à l’État l’entière responsabilité des campagnes de prévention et de lutte contre les grandes maladies. Dans ce nouveau contexte, les collectivités territoriales qui le souhaitent peuvent signer des conventions avec l’État pour garder certaines de ces compétences. Début septembre, nous avons demandé au ministère de la Santé de nous indiquer les Conseils généraux qui ont choisi de se désengager et les dispositions qu’il avait prises afin d’assurer l’accès au dépistage anonyme et gratuit. En réponse, la DGS a adressé le 5 octobre un courrier aux associations : “ Ces activités (de dépistage) […] vont être confiées à des établissements ou organismes habilités par les DDASS en tenant compte des besoins locaux. Outre les hôpitaux qui peuvent reprendre cette compétence, un décret en cours de parution élargit aux structures ayant un agrément de centre de santé […] la possibilité d’ouvrir un CDAG ”. Depuis, le ministère n’a pas fourni la liste des établissements agréés : le décret promis n’est pas sorti. La procédure de transfert des crédits alloués aux conseils généraux vers les hôpitaux qui reprendront une partie de la file active des CDAG qui seront fermés n’est pas encore bouclée. A ce jour, on peut citer 7 villes directement menacées en province (Boulogne-sur-Mer, Caen, Dax, Le Mans, Mont-de-Marsan, Perpignan et Toulouse) et deux départements entiers en Ile-de-France : la Seine-et-Marne et les Hauts-de-Seine. La recentralisation telle qu’elle a été conduite risque de renforcer l’offre de dépistage hospitalier au détriment de structures en ville, ce qui limite considérablement l’accès au dépistage. Cela demande aux personnes de se rendre à l’hôpital, d’indiquer à l’accueil qu’elles viennent pour un test de dépistage et de venir à des horaires fréquemment limités. En outre, des expériences pilotes de dépistage “ hors les murs ” du CDAG, menées en partenariat avec des associations, sont interrompues. À quoi bon faire des campagnes d’incitation au dépistage alors même qu’on en réduit l’accès ? Act Up-Paris exige :
qu’aucun centre de dépistage ne soit fermé
que les actions de dépistage hors les murs soient développées que le gouvernement ajuste ses actions à son discours en matière de prévention