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Depuis plusieurs années, nous exigeons du ministère de l’Éducation Nationale qu’il organise la prévention du sida et de l’homophobie à l’école. Au terme d’un bilan catastrophique de l’année « sida grande cause nationale », la seule annonce du gouvernement en matière de prévention a été de s’engager à mettre à disposition des lycéenNEs des préservatifs. Pour le reste, rien n’est réellement fait pour les jeunes LGBT… Quand l’école devient un enfer…

Une circulaire de 1992 demandait aux proviseurEs de lycées d’installer des distributeurs de préservatifs masculins. Selon la dernière évaluation en date, près de dix ans plus tard, seuls 50% des lycées en étaient équipés sans que l’on sache même si ceux-ci étaient en état de marche ou approvisionnés. C’est sans honte que Xavier Bertrand, ministre de la Santé a annoncé que tous les lycées devraient être dorénavant équipés de ces précieuses machines ; 25 ans après le début de l’épidémie il y a de quoi se féliciter ! Le préservatif y sera vendu à 0,20 €. Une question nous vient donc à l’esprit : les élèves sauront-ils et elles l’utiliser et dans quelles circonstances le mettre ?

On le voit, l’éducation nationale ne semble pas s’embarrasser des circulaires qu’elle publie. En dépit des textes en vigueur, les cours d’Education Sexuelle et Affective (ESA), quand ils ont lieu (ce qui n’est pas le cas dans tous les lycées), ne parlent habituellement que des rapports hétérosexuels et des rapports reproductifs. Hors de question de parler de fellation, de sodomie, de cunnilingus et autres pratiques dites « homosexuelles ». Il ne faudrait surtout pas choquer les parents d’élèves qui semblent aujourd’hui préférer que leurs enfants deviennent séropositifs plutôt que de les voir avec une capote. La morale est donc sauve !

Tout est sauf, sauf les jeunes LGBT qui sont devenuEs les nouvelLLESaux souffre-douleurs.L’homophobie est omniprésente à l’école, du primaire jusqu’à l’université. Certains témoignages sont vraiment effrayants, comme ce cas d’un élève frappé par plusieurs élèves de sa classe après que le professeur eut expliqué que « les pédales étaient des malades atteints du sida et qu’il fallait les tuer ». Comment ne pas considérer l’impact de cette homophobie ambiante sur ces jeunes ? Manque d’information, discrimination, honte et rejet sont souvent à l’origine de pratiques sexuellement à risques.

Malgré un taux de suicide des jeunes LGBT 13 fois supérieur à celui des jeunes hétéros, personne n’a le réel sentiment que le gouvernement cherche à faire avancer les choses. Aujourd’hui les actions dépendent du projet d’établissement et sont donc le seul fait de la bonne volonté du ou de la chef d’établissement ou du ou de la recteurE. Au sida et à la question d’orientation de sexuelle on préfère 20 autres « priorités » qui assure la tranquilité des relations avec des associations de parents d’élèves. Aux trans, aux pédés ou aux goudous on leur explique qu’il faut se faire soigner, que cela leur passera… Si en France l’école publique n’est pas même en capable de lutter contre l’homophobie ou d’organiser la prévention du VIH/sida qu’en est-il des établissements catholiques qui bénéficient pourtant largement des subsides de l’Etat ?