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Chaque mercredi nous tenons une permanence des droits sociaux (PDS) pour les personnes embourbées dans des situations abérrantes. Cette rubrique a pour but de présenter un florilège de ces cas et les actions menées pour améliorer les situations.

Fenêtres ouvertes sur…

En mai, un usager connu de la permanence depuis plusieurs années, en attente d’un relogement depuis plus d’un an, reçoit enfin un bon de visite pour son nouveau lieu de «vie». G. est séropositif et co-infecté par le VHC, très fragilisé tant sur le plan psychologique que physique, il attend ce logement pour stabiliser sa vie et surtout commencer l’interféron. Ce traitement est particulièrement contraignant, nécessite une bonne observance et surtout, une parfaite gestion des effets secondaires. L’urgence du traitement et sa lourdeur particulière en l’espèce commande des conditions de vie favorables. Dommage, toutes les fenêtres de cet appartement, espoir de vie, donnent sur le cimetière de la porte de Gentilly.

Déjà déprimé, par son état de santé et le fait de démarrer l’interféron, se lever tous les jours avec vue sur le cimetière, n’était pas envisageable pour lui. Il a donc refusé l’appartement en s’enfuyant. La personne avec qui nous sommes en contact à la Mairie de Paris nous a précisé que la commission allait sans nul doute considérer ce refus comme non valable, le dossier risque d’être classé sans suites. A suivre sans modération…

Les expulsions reviennent, tiens, voilà l’printemps !

A la PDS, nous suivons plusieurs personnes juridiquement expulsables à tout instant. C’est le cas notamment de B. depuis plus d’un an. Il perçoit uniquement l’AAH, à l’époque 610 e, pour un loyer dans le privé de 550 e. Son père l’aidait à faire face de son vivant. Mais B. a perdu son père en 2004, il se retrouve seul et s’enfonce irrémédiablement. Il est venu nous voir pour une demande de logement et depuis notre première rencontre nous constatons qu’il glisse dans le surendettement. Il devrait être expulsé d’ici fin juin.

St Ouen (93)

Nous avons été saisis en mai du dossier d’un malade atteint d’un cancer en phase terminale suivi à l’hôpital Saint-Louis. Sa femme est séropositive sous traitements et leurs deux enfants de 3 et 7 ans n’ont aucun problème de santé. Ils vivent dans un studio de 20 m2 à Saint-Ouen et sont en attente d’un logement F3 depuis 2000. Le malade souhaite finir ses jours en famille et à la maison. Une autre association peut assurer le bon déroulement du suivi et de l’HAD en cas d’attribution. Nous avons alerté Guy Schmaus, sénateur communiste, qui est intervenu auprès de la Mairesse de Saint-Ouen afin qu’un logement leur soit rapidement accordé. Suite à plusieurs interventions d’activistes de la Commission, de l’appel téléphonique de l’un de nos co-présidents, de la mobilisation soutenue d’élus reclus devant leur responsabilité, la famille est logée, avec un suivi social adéquat. Pour le moment la famille vit simplement la situation comme elle l’avait tant souhaité.

C’est l’histoire d’un couple d’hommes, gays, pacsés, séropos.

Pacsés en décembre 1999, P. et G. signent un contrat devant le juge du Tribunal d’Instance qui stipule qu’en cas de décès de l’un, c’est l’autre qui héritera de tous ses biens. En janvier 2002, ils contractent une prévoyance complémentaire décès invali-dité. En novembre 2004, G. décède. L’assurance refuse de verser à P. le montant du capital décès car le nom du bénéficiaire n’a pas été mentionné à la signature du contrat. En cas d’absence d’indications, c’est la famille qui hérite de tout. La copie du contrat de PaCS signé en 1999 a été envoyée à Prado Prévoyance qui ne veut pas en tenir compte. C’est le contrat de l’assurance qui prime sur le PaCS. Quelle est donc la valeur du PaCS ? Rappelons que si le PaCS a été élaboré dès 1992, c’était avant tout pour tenter de résoudre les problèmes liés au sida et les conséquences que subissaient les couples homos séropos. Un des recours possibles de P. est de solliciter le juge qui les a pacsés afin de lui demander d’intervenir dans cette triste affaire.