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Essai de phase III, randomisé en double aveugle, multicentrique, évaluant l’effet de la pioglitazone, versus placebo, sur la régression des lipoatrophies chez les personnes infectées par le VIH sous traitement antirétroviral stable depuis 6 mois.

à qui s’adresse cet essai ?

A des personnes vivant avec le VIH, présentant une lipoatrophie pure, caractérisée par une disparition progressive du tissu adipeux au niveau du visage, des bras, des jambes et des fesses. On constate souvent que le réseau veineux est très apparent. Cette lipoatrophie devra être attestée par le patient lui même et par son clinicien (questionnaire à l’appui).
Les CD4 doivent être supérieurs à 200 /mm3 et la charge virale inférieure à 400 copies/ml. Le TRT-5 avait demandé une charge virale au dessous de 5000 copies, ce qui n’a pas été retenu.

commentaire

C’est un essai avec Bénéfice Individuel Direct.
Aux anomalies cliniques, s’ajoutent des anomalies du bilan lipidique et glucidique imputables aux molécules antirétrovirales (hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie, intolérance à l’insuline et même diabète). Les troubles de la répartition des graisses ont un impact important sur la vie quotidienne des personnes séropositives, vis à vis de leurs proches, dans le travail et sur l’image de soi. Dans certains cas, cela peut amener à interrompre le traitement anti-VIH. Il ne faut pas négliger les possibles complications cardio-vasculaires à moyen ou long terme. Le remplacement d’une classe de médicaments par une autre donne des résultats variables. Un taux élevé de triglycérides augmente le risque de pancréatite. Les molécules du type de la pioglitazone ont une action sur le métabolisme lipido-glucidique et aussi sur le plan clinique avec une augmentation significative du poids (en augmentant la graisse sous cutanée). Un autre avantage de la pioglitazone est son absence de toxicité hépatique. D’où la mise en place de cette étude. Les personnes ayant bénéficié d’un traitement réparateur du visage pourront y être incluses.

quel est l’objectif de cet essai ?

Il s’agit de comparer, contre un placebo, l’action de la pioglitazone (ACTOS®), qui fait partie d’une nouvelle classe d’antidiabétiques oraux agissant en stimulant la différenciation des préadipocytes en adipocytes et en améliorant la sensibilité à l’insuline au niveau du foie et du tissu adipeux. Il s’agit de constater la régression des lipodystrophies chez des personnes traitées par une association antirétrovirale depuis au moins 6 mois.
On comparera aussi l’évolution du profil lipidique (cholestérol, HDL et LDL, triglycérides), de la glycémie et de la résistance à l’insuline. La satisfaction des patients sur l’amélioration de leur lipodystrophie fait partie du bilan.

quels sont les traitements proposés ?

– Un groupe traité avec pioglitazone, 1comprimé à 30 mg/ jour
– Un groupe traité avec un placebo, 1 comprimé/ jour.

quels sont les critères d’évaluation ?

– Le critère principal est l’évolution du volume graisseux sous cutané périphérique, mesuré à l’inclusion (J0) et à la fin de l’essai (M12) sur un scanner des cuisses, dans des conditions de mesures très précises.
– Les critères secondaires, en plus de la satisfaction du participant, sont l’évaluation par scanner de la graisse sous cutanée abdominale, l’évolution de la graisse périviscérale, de la répartition masse grasse / masse maigre par DEXA, l’évolution du profil lipido-glucidique de J0 à M12, et enfin la tolérance biologique de la pioglitazone (transaminases, LDH, CPK, lactates).

comment se déroule l’essai ?

C’est un essai en 2 groupes de 65 personnes, réparties par tirage au sort (randomisation), sur plusieurs centres hospitaliers en France, en double aveugle (ni le médecin ni le patient ne connaissent le traitement qui est soit de la pioglitazone soit un placebo (molécule inactive). Il durera 12 mois.

Avant l’inclusion (S-3), vous remplirez un autoquestionnaire pour évaluer votre lipodystrophie. Un bilan biologique et un électrocardiogramme sont pratiqués. Au moment de l’inclusion (J0) et au bout d’une année (M12), il vous sera proposé : une épreuve de charge en glucose, un DEXA et un scanner abdominal et des cuisses. Dans l’intervalle, on suivra le bilan biologique à 4 reprises. Sont prévus une étude pharmacocinétique pour doser toutes les molécules du traitement antirétroviral, avant la prise du matin et 3 heures après la prise, ainsi que le dosage de la pioglitazone sur les mêmes prélèvements. Cette étude aura lieu à l’inclusion (J0), puis à M1 et M2.

qui contacter?

– coordinateur clinique de l’essai : DR Laurence Slama, Hôpital Tenon 75970 Paris cedex 20, 01 56 01 74 36
– la ligne d’information d’act up-paris sur les essais cliniques les mercredi, jeudi et vendredi de 14h00 a 18h00 : 0149 29 44 82