Aujourd’hui, plus personne ne peut nier le relâchement des pratiques de prévention chez les gays.
La recrudescence des MST, anales notamment, le prouve. Depuis l’année dernière, les médecins rencontrent à nouveau des cas de syphilis parmi leurs patients séropositifs. En un an, les diagnostics de gonorrhées ont été multipliés par trois. Les condylomes, susceptibles d’évoluer vers des cancers, sont de plus en plus fréquents.
L’augmentation des contaminations par le VIH dans la communauté – « le relapse »- n’est donc plus une hypothèse. Une étude toute récente montre qu’un tiers des homosexuels de Sydney ne se protègent pas quand ils enculent ou qu’ils se font enculer. Une autre étude vient de montrer qu’en Angleterre, le safe sex est de moins en moins respecté depuis 1996.
Et en France ? Et à Paris ? 40 backrooms sur la capitale et le « bareback », apologie ringarde de la baise sans capote, devient une institution.
Admettez que vous avez été témoins de prises de risque délibérées. Comment avez-vous réagi ? Vous avez laissé faire ? Si oui, c’est votre droit, mais c’est pour ça qu’Act Up manifeste devant votre bordel préféré. Réfléchissez un moment avant de baiser sans capote. Dans quelques jours, c’est la Gay Pride : il y a d’autres moyens de fêter la fierté de la communauté gaie et lesbienne que de contribuer à une remontée du sida.
Vous croyez que c’est fun de devenir séropo en l’an 2000 ?
Vous trouvez que c’est excitant de plomber quelqu’un ?
Vous croyez que 20 années d’épidémie, 25 000 pédés morts du sida, cela ne signifie rien ?
Vous vous trompez. Act Up devait vous le dire.
Refusez le relapse.
Refusez le bareback.
La capote, c’est la vie.