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La coordination Existrans, dont Act Up-Paris est membre, a participé lundi 20 novembre à une réunion avec la Haute autorité de santé (HAS).
Cette réunion fait suite à une première qui avait été organisée par l’ANAES le 27 septembre 2004 pour évaluer les « protocoles de soins » mis en place il y a maintenant trente ans et qui ont été imposés, au mépris de la législation en vigueur, par une équipe médicale avec pour seule validation celle du Conseil national de l’Ordre des médecins.

La réunion du 20 novembre ouvrait de nombreux espoirs :

– Allons-nous enfin sortir de ce carcan psychiatrique dans lequel la médecine française et la Sécurité sociale nous enferment pour une période minimale de deux ans ?
– Allons-nous enfin pouvoir choisir librement notre médecin, comme n’importe quel autre patientE ?
– Allons-nous enfin pouvoir obtenir une prise en charge des interventions chirurgicales que nous devons faire à l’étranger parce que la médecine française refuse certaines d’entre elles, comme la
phalloplastie, sous prétexte de nombreux « ratages » ?
– Notre insertion sociale et professionnelle sera-t-elle enfin facilitée en nous accordant le changement du premier chiffre de notre numéro de sécurité sociale dès le début de notre transition (avec ou sans opération chirurgicale) ?
– Allons-nous enfin obtenir la modification du décret du 4 octobre 2004, relatif à l’affection longue durée, qui nous enferme dans une catégorie  » psychiatrique  » ?

Nos espoirs sont aujourd’hui en berne.

Deux ans après cette première réunion de septembre 2004, aucune évaluation du « protocole de soins » n’a été faite et la Haute autorité de santé a choisi la date du 20 novembre, journée mondiale de commémoration des trans’ assassinéEs pour organiser cette seconde réunion. Le choix de cette date est-il volontaire ou bien est-il le signe de l’ignorance de nos interlocuteurs/interlocutrices qui travaillent pourtant sur ce dossier depuis deux ans ?

La Haute autorité doit rendre son rapport au cours du premier trimestre 2007. Il est urgent que la France rattrape son retard en matière d’accès aux droits des personnes trans’ et de leur prise en
charge médicale et qu’elle suive l’exemple d’autres pays européens comme l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou la Scandinavie.