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Act Up a été fondée à New York en 1987 et a ensuite inspiré la création d’autres groupes dans le monde. Act Up-Paris a été créée en 1989.

Act Up-Paris, qu’est-ce que c’est ?

C’est une association de lutte contre le sida. Issue de la communauté homosexuelle, elle rassemble des personnes séropositives, des militantEs concernéEs par la maladie, des hommes, des femmes, trans’, lesbienne, gai, bi, hétéro, pour qui le sida n’est pas une fatalité. Au-delà de nos histoires personnelles, nous pensons que des réponses politiques doivent être apportées à cette épidémie. Vaincre le sida n’est pas du seul ressort de la médecine : cela dépend avant tout de la volonté de celles et ceux qui font, en France et dans le monde, les politiques de santé.

Pourquoi des actions spectaculaires ?

Le sida intéresse trop peu les décideurEs et les médias. Comment sensibiliser l’opinion publique aux problèmes posés par la pandémie et aux dysfonctionnements des pouvoirs publics si les principaux relais de communication ne s’intéressent pas à celles et ceux qui sont le plus durement touchéEs par le sida et ne leur donnent pas la parole ?

Nos actions visent à combler ce déficit d’images et de paroles. Il s’agit de mobiliser les médias autour d’actions rapides, ponctuelles, non-violentes, et spectaculaires : les zaps. Notre but est de susciter de l’information, de provoquer des réactions, de mettre à jour des problèmes spécifiques, d’inviter “ les spectateurs et spectatrices ” à répondre et à se situer, d’exhiber la violence à laquelle nous sommes confrontéEs. La colère est au départ de notre engagement : nous entendons la transformer en acte politique d’interpellation publique.

Act Up ne fait-elle que des zaps ?

Non. La lutte contre le sida implique d’être présent sur tous les fronts.

Il faut sans cesse que nous forgions, entretenions et
diffusions une expertise sur tous les aspects de la
maladie : thérapeutique, social, économique, légal, etc. Pour participer pleinement à toutes les décisions qui sont prises et qui nous concernent, nous devons travailler pour comprendre des sujets extrêmement techniques pour parler d’égal à égal avec nos interlocuteurs. Nous
diffusons cette information par tous nos relais (les revues Action et Protocoles, le glossaire, le guide des droits sociaux, le site internet) nous sommes devenuEs ainsi un média à part entière.

Il faut sans cesse que nous exercions un travail de
lobbying, que nous soyons des interlocuteurs/trices, à part entière des politiques, des laboratoires pharmaceutiques, et des institutions chargées de l’organisation de la recherche, des soins ou de la prévention.

Il faut donc être dans la rue, dans les médias et dans les institutions. C’est dans tous les espaces publics que se joue la lutte au quotidien contre le sida.

Aujourd’hui, lutter contre le sida, c’est :

obtenir

que l’Education Nationale organise enfin des programmes systématiques de prévention du VIH et d’éducation à la sexualité dans tous les établissements scolaires.

lutter

pour que les pays riches financent la lutte contre le sida dans les pays du Sud, et notamment l’accès aux traitements, à hauteur de la catastrophe actuelle.

exiger

la revalorisation de l’Allocation adulte handicapé et lutter contre le démantèlement des droits des malades, notamment la prise en charge par la Sécurité sociale.

combattre

les politiques xénophobes du gouvernement français, qui menacent les étrangèrEs, notamment les malades.

faire reconnaître

par la recherche et les médecins les spécificités du sida chez les femmes.

agir

pour les droits des minorités les plus touchées par le sida et renforcer ainsi leur aptitude à se protéger et à se soigner : usagèrEs de drogues, étrangerEs, prostituéEs, homos, trans’.

mobiliser

la communauté gay et l’ensemble de la population sur la prévention afin qu’on puisse un jour en finir avec cette épidémie.

imposer

la libération des malades en détention.

stimuler

la recherche pour obtenir rapidement de nouvelles molécules, moins toxiques et plus efficaces.