Les dirigeants du G8 ont dévoilé le résultat de leurs discussions sur la lutte contre la pandémie du sida. Act Up-Paris dénonce un grave recul par rapport aux engagements pris précédemment.
L’accès universel divisé par deux
Le G8 a annoncé qu’il allait assurer un traitement à 5 millions de malades du sida en Afrique. Or, au sommet de 2005, le G8 s’était engagé à assurer l’accès universel au traitement du sida d’ici 2010.
D’après les chiffres publiés par ONUSIDA, ce ne sont pas 5 mais 11 millions d’Africain-e-s qui auront besoin d’un traitement contre le sida en 2010. 5 millions de malades traité-e-s représente donc moins de la moitié de ce qu’avaient promis les dirigeant-e-s des pays les plus riches à Gleneagles.
De même, les 60 milliards de dollars avancés pour la santé, en l’absence de date butoir, ne signifient pas grand-chose. Le président Bush a déjà annoncé il y a deux semaines 30 milliards de dollars sur 5 ans pour financer l’accès au traitement sida pour 2,5 millions de
malades. Ces 60 milliards ne permettront donc pas une prise en charge médicale de plus de 5 millions de malades. C’est à se demander si les dirigeant-e-s des 8 pays les plus riches de la planète ont conscience de la réalité de l’épidémie : le sida tue 3,4 millions de personnes chaque année dans le monde. Visiblement, la réponse est non. L’enveloppe financière qu’ils proposent est scandaleusement insuffisante
L’engagement de Sarkozy oublié ?
Ce mardi, Nicolas Sarkozy s’était engagé, devant les ONG réunies à l’Elysée, à proposer durant le sommet d’Heiligendamm de résoudre une fois pour toutes le problème du sous-financement par le G8. Il avait en effet promis d’obtenir de ses homologues qu’ils se répartissent enfin clairement la quote-part financière de chacun dans cette promesse. Interpellé hier lors de sa conférence de presse, il avait rappelé qu’il soutenait l’accès universel aux traitements. Non seulement il n’y a aucune avancée sur la répartition, mais même l’accès universel est remis en cause.
Nicolas Sarkozy a-t-il tenu son engagement
« L’accès aux médicaments n’est pas seulement une obligation morale de solidarité, c’est une obligation pour nous », avait pourtant affirmé le candidat Sarkozy pendant sa campagne. Apparemment, Nicolas Sarkozy s’est trouvé impuissant à mettre en oeuvre ses propres engagements.
Act Up-Paris exige de Nicolas Sarkozy qu’il appelle officiellement ses homologues du G8 à rejoindre la France dans une négociation sur « qui paye combien » du coût de l’accès universel au traitement. Et qu’il obtienne cette fois des résultats – au-delà de toute opération de communication et de marketing politique.