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Aujourd’hui, mardi 30 octobre, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner se rendra en Thaïlande. En tant qu’ancien médecin humanitaire, Bernard Kouchner devra choisir son camp : soutenir les grands laboratoires pharmaceutiques, ou soutenir les malades thaïlandaiSEs dans leur quête de médicaments génériques abordables.

En effet, le 27 mars 2007, le ministère des Affaires étrangères de la France, occupé à l’époque par Philippe Douste-Blazy, avait diffusé un communiqué officiel de soutien à la Thaïlande, suite à la décision de cette dernière de distribuer à sa population pauvre des versions génériques bon marché des deux principaux médicaments anti-sida. Alors que les laboratoires pharmaceutiques accusaient la Thaïlande d’avoir violé le droit international des brevets, la France avait affirmé le contraire dans son communiqué.

Mais depuis, la France semble avoir fait volte-face : elle a en effet fait intervenir le Commissaire Européen au Commerce International contre la Thaïlande au bénéfice du laboratoire français Sanofi (voir le courrier du Commissaire Européen à la Thaïlande du 18 juillet 2007, qui mentionne nommément le médicament star du laboratoire français, que la Thaïlande a décidé de soumettre à la concurrence générique).

De même, la France est restée silencieuse lorsque le laboratoire américain Abbott a annoncé publiquement un blocus du médicament anti-sida vital Aluvia contre les malades thaïlandaiSEs, tant que le gouvernement de Thaïlande n’accorderait pas à Abbott un monopole sur les ventes de ce médicament (voir communiqué d’Abbott dans le Wall Street Journal du 13 Mars).

Act Up-Paris exige :
– que Bernard Kouchner ré-affirme le soutien de la France à la décision thaïlandaise de recourir aux médicaments génériques et à ses efforts pour assurer l’accès du plus grand nombre aux médicaments ;
– que Bernard Kouchner condamne publiquement Abbott et affirme qu’il est immoral pour un laboratoire pharmaceutique de priver délibérément des malades d’un médicament vital, dans le seul but de forcer le gouvernement à lui concéder un monopole commercial.