Trois militants d’Act Up-Paris ont hier perturbé le discours de Nicolas Sarkozy lors du Conseil National de l’UMP. Ils se sont retrouvés en garde-à-vue, parce qu’ils se seraient introduits au sein du Palais des sports en se faisant passer pour des journalistes.
A 20h30, nous organisions un rassemblement de soutien devant le commissariat du quinzième arrondissement. Vers 21h45, les militants étaient libérés, alors que deux d’entre eux revenaient à peine de l’Hôtel-Dieu pour y recevoir leurs traitements. On nous avait pourtant annoncé que la garde-à-vue devait durer toute la nuit.
Il est clair que cette mesure n’était en rien fondée, et qu’elle n’avait que pour seul but de nous intimider, en utilisant les méthodes les plus humiliantes. C’est ainsi qu’un des militants a dû aller à l’Hôtel-Dieu en menottes, alors qu’il ne peut marcher qu’avec des béquilles.
Alors que les militants l’interrompaient, Nicolas Sarkozy s’est contenté de plaisanter sur le fait qu’ils étaient peu nombreux.
Notre action avait pour but d’interpeller la légitimité que l’UMP et le Président de la République donnent à l’homophobie en investissant Christian Vanneste. Ce député tient pour acquis que l’homosexualité est une menace contre la survie de l’humanité. En le légitimant, l’UMP cautionne celles et ceux qui insulteront, frapperont, brûleront, égorgeront des personnes homosexuelles, bi ou trans.
Sur un sujet aussi grave, pour lequel Nicolas Sarkozy s’était personnellement engagé le 26 janvier 2005, nous n’avons donc eu comme uniques réponses que de l’ironie facile, ou de la répression. En banalisant ainsi la haine homophobe, le Président de la République se rend en partie responsable des agressions dont les LGBT seront à l’avenir victimes.
Nous demandons :
– que les poursuites contre les militants d’Act Up-Paris soient retirées ;
– que Nicolas Sarkozy fasse ce qu’il a dit et exclue Christian Vanneste de l’UMP comme il l’a promis.