Ce contenu a 17 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

Mercredi 20 février 2008, des militantEs d’Act Up-Paris ont remis un courrier à l’ambassadeur de Thaïlande pour interpeller le ministre de la santé C. Sasomsap sur la politique d’accès aux médicaments génériques institué par la Thaïlande l’année dernière, et sur laquelle celui-ci envisage de revenir. Durant la remise du courrier, le tract suivant était distribué aux usagerEs de l’ambassade de Thaïlande à Paris :

Thaïlande : Sasomsap ne doit pas reculer face au lobby pharmaceutique Depuis janvier 2008, la Thaïlande a un nouveau ministre de la santé : M. Chaiya Sasomsap. Ce dernier a indiqué le 11 février 2008 qu’il envisage de revenir immédiatement sur la politique d’accès aux médicaments génériques instituée par la Thaïlande l’année dernière. Sous pression du lobby pharmaceutique, le nouveau gouvernement thaïlandais a décidé de reéxaminer les décisions prises il y a quelques semaines par le précédent ministre de la santé en matière de licences obligatoires – une disposition prévue par les règles de l’OMC pour permettre le recours à des génériques avant la fin du brevet. Or, l’accès aux génériques reste l’unique moyen de baisser les prix des médicaments à un niveau suffisamment bas pour que tous les malades thaïlandais puissent y avoir accès. Ceci vaut pour les médicaments anticancéreux concernés par les récentes licences obligatoires, comme pour l’ensemble des médicaments coûteux et qui pour cette raison restent hors de portée des malades. Entre les intérêts des multinationales pharmaceutiques et les intérêts des malades pauvres, M. Sasomsap doit aujourd’hui choisir son camp. La Thailande a fait la démonstration de l’efficacité de l’usage de génériques dans le cadre de son programme de lutte contre le sida. En l’absence de traitement, le sida reste une maladie mortelle. Or, la Thaïlande est le pays d’Asie qui connaît le plus fort taux de prévalence du VIH : entre 500 000 et 1 million de séropositifs. Mais les trithérapies anti-VIH fournies par les laboratoires de marque restent hors de prix : 8 000 – 13 000 euros par patient et par an au prix occidental, alors que la Thaïlande reste un pays pauvre (PIB/hab. de 4 000 euros, soit 5 fois moins que la France). L’accès universel au traitement VIH pour tous les malades du sida thaïlandais est pourtant possible : les versions génériques sont disponibles pour 70 euros par patient et par an (soit 100 fois mois cher que les versions occidentales). M. Sasomsap doit poursuivre la voie initiée en 2007 par son prédécesseur, et ne pas hésiter à utiliser les licences obligatoires chaque fois que cela est nécessaire pour permettre l’accès aux médicaments. En 2001, lors de la conférence de Doha, l’ensemble des pays membres de l’OMC ont confirmé le droit à utiliser les licences obligatoires pour assurer l’accès aux médicaments pour tous. La Thaïlande n’a fait qu’exercer ce droit. Elle ne doit pas céder sous la pression du lobby pharmaceutique et de ses soutiens.

 

Documents joints