Le 5 avril dernier avait lieu dans les locaux d’Act Up-Paris une formation à destination des étrangerEs malades de la Permanence juridique – Droit des étrangerEs[[Les bénévoles de la permanence juridique sur les droit des étrangerEs malades vous accueillent tous les lundis après-midi au local d’Act Up-Paris, 45 rue Sedaine (Paris XIème) de 14h à 18h.]]. Cette journée a été l’occasion pour les unEs de faire part des expériences et des obstacles auxquels ils/elles sont confrontées, pour les autres de transmettre les informations utiles et pragmatiques.
Centrée autour de trois thématiques : le droit au séjour, l’accès aux droits et les droits sociaux, la journée s’est conclue par l’examen de situations concrètes. L’idée de cette formation part d’un constat : bien que le droit au séjour pour soins ne soit pas remis en cause dans la loi, la politique d’immigration actuelle entraîne une multiplication des refus de cartes pour soins, des mises en rétention, voire des expulsions de séropositiVES. Aujourd’hui encore, beaucoup de personnes ignorent que leur séroposivité, si elles sont originaires de pays où le traitement est inaccessible, leur donne le droit à la régularisation. Ce déficit d’informations, qui amène parfois les personnes à cacher leur pathologie pendant la procédure, réduit leurs chances de faire valoir leur droit au séjour et remet en cause leur prise en charge médicale. Et de nombreuxSES agentEs des préfectures n’hésitent pas à donner des informations fausses, et contraires à la loi, à ceux/celles qui demande un titre pour soins. Cette attitude de la part de l’Administration est criminelle. Beaucoup de personnes ignorent également que c’est le diagnostic de la pathologie qui donne un droit au séjour. L’absence de prise d’un traitement où même son observance ne peut être un critère avancé pour refuser le droit au séjour.
Au cours de la journée, nous avons pu échanger sur ces points et trouver ensemble qu’elles étaient les attitudes à adopter face à ces dénis de droit manifestes.
Nous avons eu l’occasion de constater une fois de plus les multiples abus auxquels sont confrontéEs les étangerEs séropositiVES. Délivrances répétées d’Autorisations Provisoires de Séjour, cartes de séjour d’un an seulement pour une maladie incurable, dates de convocation à la préfecture reportées de mois en mois, manque d’accès aux dispositifs d’aide sociale : la liste des pratiques qui précarisent les séropositiVES est longue. Et si les malades étrangerEs rencontrent des difficultés comparables à celles des autres étrangerEs ayant des titres de séjour précaires, difficulté à trouver un emploi ou un logement, les aléas de la maladie accentuent fortement les facteurs de discriminations et d’exclusions. Beaucoup de personnes ignorent les prestations sociales auxquelles elles ont droit, comme la possibilité de toucher l’AAH. Enfin, les assistantEs sociauxLES qui travaillent dans les services hospitaliers et qui sont censéEs suivre ces personnes, donnent eux/elles aussi de façon parcellaire ou inexacte ces renseignements pourtants essentiels. En effet, jouir de bonnes conditions de vie est vitale pour garantir une prise en charge thérapeutique satisfaisante.
Suite au succès remporté par cette première journée et, dans une perspective d’empowerment, de nouvelles formations vont être organisées, contactez-nous si vous êtes intéresséE ! Par ailleurs, une Réunion Publique d’Informations (Répi) sur la question de la prise en charge thérapeutique des étrangerEs malades est prévue pour la rentrée.