Communiqué de presse Act Up-Paris / Coalition Plus.
Hier jeudi 6 novembre 2008, durant la réunion des donateurs du Fonds mondial avec ses bénéficiaires, le Ministère français des Affaires Etrangères (MAE) a demandé que le Fonds réalise des économies sur les traitements indispensables aux malades africains, en arguant que la crise financière obligerait l’Afrique à faire des économies sur la santé. Six mille personnes meurent chaque jour du sida — plus de 20 millions sont déjà décédées.
La France a annoncé qu’elle souhaitait une réduction du degré auquel le Fonds mondial finance les projets de qualité que les pays pauvres lui soumettent, dans le but de limiter le coût pour les pays donateurs. La France a par exemple suggéré que les 700 millions de dollars demandés au Fonds mondial par 25 pays pauvres dits « 2B » soient refusés. Parmi ces pays figurent le Burkina Faso, le Congo et le Burundi. Pourtant, le Comité Scientifique du Fonds mondial a recommandé les projets de ces pays pour financement ; et le Fonds mondial a confirmé qu’il dispose bien des sommes nécessaires. Le MAE a également précisé que, à défaut de rejeter ces pays, elle était ouverte à d’autres mesures de coupe budgétaire.
Selon le MAE, la crise bancaire requiert que les pays riches réalisent encore plus d’économies budgétaires qu’avant la crise. Ces économies seraient réalisées davantage sur les promesses des pays riches envers les pays pauvres. Ainsi, c’est aux plus pauvres de la planète que la France commencerait de faire payer les 300 milliards de son plan de sauvetage des spéculateurs boursiers.
Nous ne pouvons croire que Bernard Kouchner sera le ministre des affaires étrangères qui oeuvrera pour laisser mourir les malades du Sud au profit des spéculateurs boursiers du Nord.
Nous demandons donc à Bernard Kouchner de modifier en urgence les instructions données aux représentants français du Fonds mondial, et de clarifier que la France entend toujours tenir l’engagement, pris par Nicolas Sarkozy le 7 juillet 2007 au sommet du G8, d’un traitement universel pour tous les malades du sida à l’orée de 2010.