Jeudi 30 janvier à Davos, jour de l’ouverture du forum économique mondial, M. Rajat Gupta, le président du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (FMSTP), a demandé à la communauté internationale 5 milliards de dollars d’ici 2010 pour financer la lutte contre les pandémies meurtrières.
Avec 6,8 milliards de dollars déboursés et 2,5 millions de vies sauvées depuis sa création, le Fonds mondial est le mécanisme de financement de la lutte contre les trois grandes maladies le plus efficace, transparent et participatif au monde. Un comité d’experts indépendant [[
comité d’expert indépendant de vérification du sérieux des demandes de financements faites au Fonds mondial
]] le confirme : les programmes financés par le Fonds mondial sont efficaces, et réussissent à sauver les vies prévues.
Grâce aux résultats du Fonds mondial, en 2008 les pays les plus pauvres ont démontré qu’ils peuvent mettre en place de nombreux programmes et ont récemment annoncé un triplement de l’estimation de leurs besoin pour juguler ces pandémies meurtrières, qui tuent près de 6 millions de personnes par an. Pour réaliser ce défi, les pays pauvres vont avoir besoin en 2010 de 5 milliards de dollars de plus que les 3 milliards promis actuellement par les pays riches.
Le 30 janvier au Forum Economique Mondial, M. Rajat Gupta, PDG de la firme McKinsey et président du conseil d’administration du Fonds mondial, a lancé un appel solennel aux dirigeants des pays du G8 pour qu’ils aident les pays les plus pauvres à sauver ces millions de vies. Il en coûterait au G8 moins de 1% des sommes allouées pour faire face à la crise financière mondiale.
Alors que la crise sociale mondiale actuelle fait le jeu des maladies comme le sida ou la tuberculose en renvoyant des millions de personnes dans une plus grande précarité sociale et économique, avec ses conséquences en matière de prostitution et d’usage de drogues, il faut accompagner généreusement les efforts des pays les plus pauvres pour juguler les pandémies. Ne pas le faire constituerait une trahison de l’engagement des pays du G8 à atteindre d’ici 2010 l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements du sida.
Alors que le gouvernement vient d’annoncer 5 milliards d’euros pour sauver Airbus, nous demandons, d’ici la conférence de reconstitution du Fonds mondial organisée par M. Zapatero le 2 avril, que M. Nicolas Sarkozy annonce 150 millions d’euros supplémentaires en 2010, additionnels à l’APD existante, pour sauver les 3 millions de malades qui attendent un traitement du Fonds mondial. Ces 150 millions correspondent à 4% des 3,8 milliards d’euros (5 milliards de dollars) que le Fonds doit recevoir pour 2010, soit la part de la France dans le PIB mondial. Cela porterait le soutien de la France au Fonds mondial à 450 millions d’euros.
Nous demandons aussi à Nicolas Sarkozy d’aider les pays les plus pauvres à se procurer des versions génériques des médicaments anti-sida (qui sont entre 2 et 50 fois moins chères que les médicaments de marque), en réunissant ces pays à Paris et en les défendant contre les rétorsions commerciales de Bruxelles et de Washington.