Ce mardi 31 mars, le ministre français de la coopération, Alain Joyandet, fera l’ouverture de la Conférence de Reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à Caceres, en Espagne.
Au moment où la France et ses partenaires européens annoncent 75 milliards d’euros pour le Fonds Monétaire international (FMI), Act Up-Paris enjoint Alain Joyandet d’annoncer que la France va bel et bien augmenter sa contribution au Fonds Mondial dans les plus brefs délais pour contribuer à en résorber le trou financier. A défaut, les conséquences se chiffreraient en millions de morts au Sud.
Cette Conférence de Reconstitution financière du Fonds mondial s’inscrit dans un contexte d’accélération des efforts sanitaires des pays en développement pour juguler les pandémies meurtrières du sida, de la tuberculose et du paludisme. On assiste en effet à un triplement sur 2 ans des efforts sanitaires des pays du Sud contre les trois grandes maladies infectieuses. D’après les derniers rapports remis par les pays en développement, plus de 3 millions de vies ont déjà pu être sauvées grâce aux financements acheminés via le Fonds mondial. Mais l’accroissement rapide des programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme requiert un accroissement égal des moyens financiers — qui plus est à l’heure où les contaminations continuent de s’accélérer.
Selon le Fonds mondial, les pays du Sud vont avoir besoin dans les 18 prochains mois de 5 à 10 milliards supplémentaires pour continuer à financer l’ensemble des programmes de prévention, de soins et d’achat de médicaments dans les pays du Sud. Cette somme est aisément mobilisable : elle représente moins de 2% des 500 milliards de dollars que les dirigeants des pays riches ont annoncé vouloir donner au FMI durant le sommet du G20 cette semaine.
D’après les informations dont dispose Act Up-Paris, Alain Joyandet entend faire l’ouverture de la conférence de reconstitution du Fonds mondial sans annoncer la moindre augmentation de la contribution française au Fonds.
Act Up-Paris exige qu’Alain Joyandet cesse de faire l’autruche et que la France assume ses responsabilités : il doit annoncer clairement de quelle manière la France va contribuer à l’accélération des efforts mondiaux pour juguler les trois pandémies les plus meurtrières [[il y a un mois, devant l’urgence à laquelle fait face le Fonds mondial, les associations françaises ont appelé le gouvernement à contribuer au trou de 5 milliards à hauteur de 4% (200 millions de dollars supplémentaires, soit un passage de 300 millions d’euros à 450 millions d’euros en 2010), qui selon l’OCDE est la part de la France dans le PIB mondial.]].