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En 2003, les principales associations de lutte contre le sida s’étaient mobilisées pour ce que nous avions intitulé le sauvetage de l’ANRS. Le Groupement d’Intérêt Public (GIP) mis en place en 1992 renouvelé régulièrement depuis, prenait fin et risquait de ne pas être poursuivi. La mobilisation de tous et l’importance reconnue de l’Agence au niveau international a permis un nouveau prolongement de ses missions et un élargissement de son champ de compétences dans le domaine des hépatites virales.

En 2004, une nouvelle menace pèse sur la recherche publique, du fait des restrictions budgétaires mises en place par le gouvernement de l’époque, remettant une fois de plus en cause la poursuite du GIP de l’ANRS. Là encore, c’est grâce à une importante mobilisation, et notamment celle des chercheurs et des associations, que les limites imposées par des politiques dépassées ont été redéfinies. Le prolongement du GIP, pour 6 ans de plus, obtenu en 2003, arrivant à échéance le 31 décembre prochain, la question de l’avenir de l’ANRS se pose à nouveau. La réforme du système français de recherche scientifique a concrètement commencé en 2005 avec la création de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) visant à évaluer les recherches et à coordonner le financement des recherches, toutes disciplines confondues. La dynamique de réformes touche également la recherche biomédicale : en 2008, 8 instituts thématiques ont été définis au sein de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) : 1-Neurosciences, neurologie, psychiatrie, 2- Génétique et développement, 3- Cancer, 4- Maladies infectieuses, 5- Circulation, métabolisme, nutrition, 6- Immunologie, hématologie, pneumologie, 7- Santé publique, 8- Technologies pour la santé. Au regard de la convergence des champs de compétences requises, la direction du nouvel Institut – Maladies infectieuses- a été confiée à l’actuel Directeur de l’ANRS, Jean-François Delfraissy. L’ANRS, dont les compétences ont été élargies au domaine des hépatites en 2004, initie et coordonne la recherche fondamentale, clinique, vaccinale en France mais également contribue à la recherche dans les pays en développement. L’ANRS est parvenue à enclencher une dynamique de la recherche clinique et s’est imposée par l’indépendance de ses choix scientifiques, une particularité et singularité qu’elle doit aussi à son partenariat avec les associations. C’est aussi une actrice essentielle au rang mondial de par ses domaines de compétences et les publications scientifiques qu’elle permet. Ainsi l’ANRS représente un modèle original d’organisation de la recherche biomédicale. Les instigateurs/trices des réformes actuelles seraient bien inspirés non seulement de conserver ce modèle mais aussi de s’en servir pour la réorganisation des instituts. Quoi qu’il en soit, nous resterons vigilantEs pour que soient au minimum conservés dans le futur système les budgets de recherche consacrés au VIH et aux hépatites ainsi que le partenariat avec les représentantEs de malades tel que les associations l’ont construit.

 

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