Roselyne Bachelot-Narquin a annoncé la déclassification de la
transidentité de la liste des « affections psychiatriques de longue
durée ». Cette appellation entrait dans le cadre de la grille de
remboursements de la Sécurité Sociale, mais n’a rien à voir avec le
parcours de transition.
Autrement dit, rien ne change dans la vie des trans en dehors de la
catégorie qui ouvre droit à un remboursement, et surtout pas la
psychiatrisation forcée.
Act Up-Paris reconnaît la portée symbolique de cette annonce, mais
exige qu’elle se traduise concrètement dans le parcours de soins.
Pour le Ministère de la Santé, les trans restent des malades
mentauxALES, qui doivent suivre un parcours médical protocolisé :
suivi psychiatrique diagnostiquant un « trouble de l’identité de genre
» pour obtenir une hormonothérapie et des opérations de modifications
corporelles pour les trans qui le souhaitent. Le processus pour
obtenir un changement d’état-civil reste long et difficile, et
comprend des expertises psychiatriques et médicales souvent ressenties
comme des viols.
La transphobie étatique continue.
Act Up-Paris ne se contente pas de l’annonce d’une mesure symbolique
et continue d’exiger :
– la dépsychiatrisation des trans, c’est-à-dire la liberté de faire
une transition dans des conditions décentes, sans être soumisE au bon
vouloir d’unE psychiatre,
– l’intégration de la transphobie à la liste des discriminations
reconnues par la HALDE, et une enquête sur la transphobie,
– une réelle concertation associative autour du rapport de la HAS,
– une étude épidémiologique de la prévalence du VIH chez les trans.
– une étude clinique sur l’interaction entre hormones de substitution et ARV
– la simplification et l’humanisation des procédures de changement d’état civil.