Le 29 mars 2008, plus de 35 000 personnes en situation de handicap ou de maladie invalidante manifestaient à Paris pour dénoncer leurs conditions de vie et le mépris des pouvoirs publics à leur encontre. 2 ans plus tard, la situation a empiré, tant en termes de mépris que de pouvoir d’achat.
Sida, handicap, précarité ; le rôle de la politique
Malgré la maigre augmentation de l’AAH (allocation adulte handicapé) consentie par Nicolas Sarkozy, la majorité des personnes handicapées ou malades vit toujours en dessous du seuil de pauvreté[[Montant de l’AAH : 681,63€ ; seuil de pauvreté : 910€]]. Sous couvert de « la crise », le gouvernement appauvrit, précarise et exclut des soins des populations déjà fragiles. Il refuse d’assurer aux bénéficiaires de l’AAH une couverture santé intégrale. Il a mis en place des impôts sur la maladie et le handicap, comme les franchises médicales. Il augmente le forfait hospitalier, dérembourse près de deux cents médicaments, démantèle l’hôpital public, remet en cause le 100 % Sécurité sociale pour les malades en Affections Longue Durée. De plus, des malades et des handicapéEs n’ont pas droit à l’AAH, ou à une AAH réduite : les sans-papierEs, par exemple, ou les prisonnierEs. Le taux de chômage des personnes vivant avec le VIH est 2 fois plus important que celui de la population générale, et sa durée 4 fois plus importante. Près d’un quart d’entre elles ne dispose pas d’un logement personnel[[Enquête Vespa, Elaboration du Plan National de lutte contre le VIH]]. 2012 : les handicapé-es et les malades sanctionneront électoralement l’UMP Dans 2 ans, nous aurons à sanctionner la politique menée par l’UMP. Nous nous souviendrons alors que Nicolas Sarkozy et les parlementaires de la majorité ont choisi d’offrir près de 15 milliards d’euros par an aux foyers les plus riches par le biais du bouclier fiscal, puis d’augmenter le reste à charge de 12 millions de personnes handicapées ou malades, d’augmenter la seule contribution des malades au système de Sécurité Sociale, de fiscaliser les indemnités versées aux accidentéEs du travail, et, dans le même temps, d’injecter plus de 10 milliards dans le capital des grands établissements bancaires. Il ne s’agit pas de contraintes économiques mais bien d’un choix politique. Les dizaines de milliers de personnes handicapées qui manifestent, leurs proches, leurs soutiens, sauront s’en souvenir. Act Up-Paris exige : – l’augmentation du seuil d’accès à la CMU (Couverture Maladie Universelle) complémentaire et son accessibilité aux allocataires de l’AAH ; – la suppression des mesures de régression sociale et des charges liées à la santé des personnes précaires : forfait hospitalier, franchises, déremboursements de médicaments ; – un revenu d’existence à la hauteur du SMIC et la revalorisation de tous les minima sociaux. SIDA : la précarité tue