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Comme chaque année, l’été a été chaud… pour se procurer ses traitements. Cette année plus grave encore, car les ruptures de stock ont aussi entraîné des ruptures de traitement pour certains malades.

Très vite en juillet, nous avons été alertés de la difficulté à se procurer Atripa®, Celcentri®, Epivir®, Invirase®, Isentress®, Kaletra®, Norvir®, Prezista®, Telzir®, Trivizir®, Truvada®. et de l’impossibilité de se fournir en Combivir®, Kivexa®, Ziagen®. Les laboratoires les plus fréquemment concernés étant Abbott, Gilead, GSK. Ce dernier laboratoire n’a pas su gérer correctement un mouvement social au début de l’été, ce qui a abouti aux ruptures les plus importantes parmi celles citées. Pour chaque appel, nous avons contacté le laboratoire, les pharmaciens, nous avons enquêté dans des officines en région, mais chez les deux plus gros grossistes OCP et Alliance Healthcare, ces produit était indisponible officiellement pour dépassement de quota ou rupture de stock. Une liste d’attente a même été créée pour le Kivexa®. Le fabriquant GSK, contacté par téléphone, n’a pas pris le problème au sérieux et s’est d’abord réfugié derrière des arguments réfutables, puis est resté injoignable, alors que pour les malades, une rupture totale d’un traitement vital, est aussi inquiétant que dangereux. Les associations membres du TRT-5 ; conscientes de ce problème récurrent et saisonnier ont mis en place début juin, sur le site du TRT-5 une plateforme observatoire qui permet de recueillir les témoignages des malades qui le souhaitent sur les dysfonctionnements, dont la disponibilité des antirétroviraux. Résultats : les signalements de rupture d’approvisionnement en antirétroviraux dans les pharmacies de ville sont en très nette progression, le report des cas du mois de juillet est alarmant, la pénurie touchant l’ensemble de la France. 30 % des personnes ayant répondu au questionnaire ont signalé avoir été obligées d’interrompre leur traitement pour une période de 2 à 7 jours ou plus. Devoir jouer la chasse au trésor des antirétroviraux quand on est malade et déjà fragilisés voire diminués par les effets secondaires est inconcevable. A la demande des associations, l’Afssaps et le Ministère de la Santé nous ont reçu en août afin de faire le point. Ce rendez-vous n’a pas permis d’améliorer une situation qu’on nous dit difficilement modifiable. Le flux tendu, des productions mondialisées, le jeu de l’offre et la demande, les quotas des laboratoires, le manque de moyens des agences nationales, autant de raisons qui expliquent la situation rencontrées aujourd’hui. Cependant l’Afssaps compte rencontrer les laboratoires pour les rappeler à leurs obligations. Notre demande de mise en place d’une plateforme d’urgence, qui puisse répondre aux malades en cas de rupture de traitement, n’a pas été jugée réalisable par nos interlocuteurs. Alors que faire ? On ne peut pas s’appuyer indéfiniment sur les stocks des pharmacies hospitalières, ni compter sur la solidarité des autres malades qui n’hésitent pas à dépanner un proche, malgré les consignes des autorités de santé. Puisque l’Afssaps n’a pas de pouvoirs de contrôle, à peine de quoi mettre la pression sur l’industrie pharmaceutique, une fois de plus toute puissante, sans doute faudra-t-il passer par la voie réglementaire, et recommencer un lobby sur nos représentants politiques, tant en France qu’au niveau européen, pour instituer de nouvelles obligations. C’est un travail de longue haleine, qui n’apportera pas de solutions aux cas rencontrés cet été et qui ne manqueront pas de se reproduire. Une liste de numéros d’urgence existe pour les pharmaciens, elle n’est pas forcément fonctionnelle (voir ci-dessous, la liste élaborée par Actions Traitements). Si vous rencontrez des problèmes d’approvisionnement, n’hésitez pas à contacter les associations et à renseigner l’observatoire du TRT-5. Dans nos prochaines rencontres avec les laboratoirs, nous ne manquerons pas de pointer ce problème et de mettre l’industrie pharmaceutique face à ses responsabilités.

 

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