Le 17 mai dernier la France annonçait qu’elle plaidait en faveur d’un retrait de la transidentité de la liste des maladies mentales de l’OMS. Le même jour, à l’occasion de l’Idaho contre la transphobie, Roselyne Bachelot-Narquin avait annonçait qu’elle souhaitait retirer les transidentités de la liste des affections de longue durée (ALD) psychiatriques. A cette annonce reprise largement par les médias comme une « dépsychiatrisation » des Trans’, les associations Trans’ ont réagit car en dépit de l’importance symbolique de l’annonce, il ne s’agissait pas d’une dépsychiatrisation dans la mesure où les psychiatres gardent pour le moment une place décisive dans les parcours de transition.
Le décret n° 2010-125 du 8 février 2010 portant modification de l’annexe figurant à l’article D. 322-1du code de la Sécurité Sociale relative aux critères médicaux utilisés pour la définition de l’ALD « affections psychiatriques de longue durée » en a fait sortir « les patients atteints de trouble de l’identité sexuée ».
Parallèlement, on découvre enfin le rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) soigneusement gardé dans un placard. Suite à cette parution les associations font pression pour obtenir enfin des réponses sur les suites données par le ministère de la Santé : une lettre-réseau de l’Assurance maladie. Ce courrier est intéressant à plus d’un titre. Elle demande de se conformer à un avis de la HAS favorable à une prise en charge au titre de l’ALD 31 dite « hors liste ». Elle confirme que le gouvernement envisage de créer un centre de référence « maladie rare » pour la prise en charge médicale des Trans’ comme le propose la HAS. Enfin elle annonce en attendant la mise au point d’un nouveau protocole, le retour d’un protocole hospitalier du secteur public de 1989, « officialisé » par une circulaire jugée illégale par la Cour de cassation en janvier 2004 !
S’il fallait démontrer qu’à vouloir travailler seulEs et sans s’appuyer sur l’expertise des personnes concernées, les cabinets ministériels font des conneries, et bien c’est chose faite. C’est ainsi que depuis la diffusion de cette lettre-réseau, des médecins libéraux/libérales ont cru devoir arrêter le suivi de trans’…
Le 25 avril 2010, c’est tenue l’Assemblée générale des Trans’ qui a en autre adopté par un vote la résolution suivante : « Pour mettre en oeuvre la dépsychiatrisation des transidentités, la prise en charge de la transition doit exclusivement se fonder sur une déclaration de consentement éclairé sans aucune forme d’évaluation ou de diagnostic. » Ne doutons pas que les revendications portées par les représentantEs de l’Assemblée générale des Trans’ seront entendues.