Jeudi 14 octobre, nous diffusions un communiqué faisant état de la double casquette de Robert Sebbag, administrateur de la Croix-Rouge française et également vice-président de Sanofi Aventis et administrateur du LEEM. La réponse de la Croix-Rouge à notre communiqué du 14 octobre (lire ci-dessous) est troublante puisque ses rédacteurs… ne répondent pas .
L’essentiel du texte consiste en un long paragraphe consacré à la biographie de l’intéressé, que nous connaissions déjà puisqu’elle est en ligne sur le site du LEEM : hors-sujet. Le dernier paragraphe est une longue description sur l’action de l’association en matière d’approvisionnement en antirétroviraux. Or, nous ne remettons pas en cause le travail de la Croix-Rouge dans les pays en développement.
Dans cette réponse, la Croix-Rouge consacre donc seulement deux lignes au problème que nous posons, deux lignes à nier le conflit d’intérêt et à réaffirmer « sa confiance » en Robert Sebbag. La Croix-Rouge n’explique pas l’absence de conflit d’intérêt. Pour les rédacteurs de cette note, il n’y a aucun problème à ce qu’une personne, par ailleurs payée pour défendre les intérêts d’une entreprise dont l’action s’oppose souvent à l’accès aux traitements dans les pays en voie de développement (comme le montre l’exemple de la Thaïlande et du Plavix), représente la Croix-Rouge auprès du chef de l’Etat, et participe à des discussions sur le développement, la santé et l’accès aux soins, thématiques auxquelles l’entreprise qui le paie est directement intéressée, mais à un titre très différent d’un responsable humanitauire !
La Croix-Rouge affirme : « Son engagement sans faille pour la Croix-Rouge française et son expertise de docteur en médecine conduisent régulièrement (Robert Sebbag) à représenter l’association lors de réunions réunissant les acteurs humanitaires autour des problèmes de
santé, notamment dans les pays du sud ».
Nous ne pouvons croire qu’il n’y ait personne à la Croix-Rouge d’aussi compétent que Robert Sebbag, et indépendant d’intérêts privés. Nous réaffirmons qu’il y a conflit d’intérêt.