Le ministère de la santé est devenu un secrétariat d’état. Nicolas Sarkozy a au moins rendu explicite ce que tout le monde avait compris : pour l’UMP, la santé n’est pas une priorité.
La nouvelle secrétaire d’Etat à la santé, Nora Berra, écrit sur son blog : « j’aborde cette nouvelle mission avec humilité mais avec la grande énergie que vous me connaissez ». Ben, justement, non, nous ne la connaissons pas.
Nora Berra continue : « ce nouveau gouvernement Fillon possède tous les atouts pour poursuivre l’action réformatrice de la Majorité. ». Nora Berra ne s’est pas renseignée : franchises médicales, démantèlement du service hospitalier, exclusion des sans-papiers des soins, expulsion de malades dans des pays où ils ne pourront pas se faire soigner, décès en prison : « l’action réformatrice de la Majorité » est une catastrophe pour nos santés, nos droits et nos vies.
Abolition des franchises médicales, protection du titre de séjour pour soins, accès à la CMU pour les sans-papiers, défense d’un service hospitalier public digne de ce nom, libération des malades incarcéréEs, mise en place de salles de consommation de drogues à moindre risque et d’échanges de seringues en prison, financement du nouveau dispositif de dépistage… Voici quelques uns des dossiers sur lesquels nous attendons Nora Berra.
Enfin, Nora Berra a travaillé de 1999 à 2009 pour successivement Boehringer Ingelheim, BMS et Sanofi Pasteur MSD Europe. Elle se retrouve donc à ce poste moins d’un an après avoir quitté ses fonctions dans l’industrie pharmaceutique. Elle doit rapidement nous donner des preuves qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt, par exemple en proposant une taxe sur les bénéfices des compagnies pharmaceutiques pour financer la Sécurité sociale.