Ce contenu a 14 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

Ce 1er décembre 2010 aurait dû être un premier décembre pas comme les autres. Nous aurions dû fêter l’accès universel aux traitements contre le sida promis par les pays riches en 2005, et la fin prochaine de l’épidémie de VIH et de ses 6.000 mortEs par jour. On en est loin !

Tout recule sauf le sida

Le Fond mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, principal outil de l’accès universel aux traitements, n’a pu récolter que 11 milliards d’euros pour les trois prochaines années, ce qui suffira à peine à couvrir le coût de la continuité de traitement pour les malades qui sont déjà soignéEs. 60 % des séropositifVEs n’auront toujours pas accès aux médicaments qui sauveraient leur vie. Ces promesses non tenues tuent ! Pourtant, 9 milliards de plus auraient permis à la fois une augmentation des mises sous traitements, et l’application des nouvelles recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconisent de traiter plus tôt. 9 milliards, ce n’est même pas un dixième de ce que l’Europe et le FMI se préparent à prêter à l’Irlande pour sauver ses banques. 9 milliards ce n’est même pas les bénéfices des laboratoires pharmaceutiques Merck et Pfizer réunis. C’est dire si ces 9 milliards sont symboliques de l’absence de volonté politique d’en finir avec l’épidémie de VIH. La France, avec son augmentation ridicule au Fond mondial, est malheureusement aux premières places de la lâcheté sur la scène internationale. Mais sur son territoire, elle ne fait pas mieux. La seule véritable avancée du plan national VIH, sorti au mois de novembre avec deux ans de retard, est l’extension de l’offre de dépistage, mais aucune garantie n’est donnée sur le financement de cette mesure. Aucune avancée pour les usagerEs de drogues, pour les malades qui meurent en prisons, sur les travailleurSEs du sexe. Pire, la remise en cause du titre du séjour pour soins, puis de l’Aide médicale d’Etat, lors des débats à l’Assemblée nationale, rend le plan déjà has been pour les migrantEs avant de pouvoir être mis en oeuvre. Ce plan arrive de plus, dans un contexte profondément hostile aux personnes vivant avec le VIH, aux handicapéEs et aux minorités particulièrement touchées par le sida. Le pouvoir actuel attaque sur tous les fronts : démantèlement du système de soins, droits en berne, précarisation croissante des séropositifVEs, budgets consacrés à la santé et à la prévention en baisse. Alors que 2010 aurait due être placée sous le signe de l’espoir, nous nous retrouvons paradoxalement à défendre nos acquis et à lutter pour que le travail de ses dernières années ne soit pas perdu. Tout recule, sauf le sida.
Pour que les promesses des pays riches soient tenues ;
Pour mettre le VIH au coeur des politiques publiques ;
Pour un accès aux soins de qualité pour touTEs, y compris les étrangerEs, usagerEs de drogues, travailleurSEs du sexe, prisonnierEs ;
Pour le respect des minorités et des droits humains ;
Pour des mesures à la hauteur de l’urgence de l’épidémie, Venez manifester à 18h30 le 1er décembre place de la Bastille.

 

Documents joints