Alors que le conseil d’administration du Fonds Mondial se réunit la semaine prochaine en Bulgarie (11-15 décembre), certains pays donateurs menacent de bloquer le lancement d’un round de financement de programmes pour les pays en développement pour l’année 2011. Nous appelons la France à réitérer son soutien au lancement d’un round 11, avec une approbation pour financement des propositions en décembre 2011, comme prévu.
Les statuts du Fonds Mondial prévoient qu’il y ait au moins un round d’appel à propositions par an, pour financer les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays pauvres. Malgré cette disposition, certains pays donateurs comme le Japon vont demander lors du CA de Sofia la semaine prochaine d’annuler le round 11 prévu en 2011. Cela ferait de 2011 une année blanche, sans round. Cela signifierait également qu’au lieu de 4 rounds en 4 ans (décembre 2010, décembre 2011, décembre 2012, décembre 2013), qu’il n’y en ait que 3 en 4 ans (décembre 2010, mai 2012, décembre 2013). Un round de financement pourtant décisif pour répondre aux besoins des pays en développement pour lutter contre les trois grandes pandémies serait ainsi supprimé.
Les pays donateurs présentent leur proposition comme s’il s’agissait d’un simple report de round, de décembre 2011 à mai 2012. C’est inacceptable. D’abord c’est faux : ce « report » signifie l’annulation d’un round sur les quatre initialement promis. Pire, les donateurs accepteront qu’en six mois, près de 2 millions de vies soient sacrifiées. Choisir de perdre six mois dans cette course contre la montre contre les trois grandes pandémies, c’est choisir de laisser mourir des centaines de milliers de personnes, alors que la communauté internationale a parfaitement les moyens de fournir des services et des traitements vitaux pour ces personnes.
Cette proposition de report est honteuse.
Nous appelons la France à :
– confirmer son opposition à toute suppression du round de financement prévu en 2011. Les personnes vivant avec les maladies dans les pays en développement ne doivent pas payer le prix de la situation que traversent les banques occidentales actuellement
– réitérer sa détermination à tout mettre en oeuvre pour atteindre l’accès universel aux soins pour les personnes touchées par le sida, la tuberculose et le paludisme. Cela comprend de financer le Fonds Mondial de lutte contre les trois pandémies, à hauteur des besoins.
Enfin, nous demandons toujours à la France de mettre en oeuvre la taxe sur les transactions financières, l’accès aux génériques et à doubler sa contribution au Fonds Mondial.