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Act Up-Paris participe au meeting de mobilisation contre la LOPPSI2 le mardi 8 février à la Bourse du Travail, jour où cette loi doit être adoptée par les deux assemblées.

Entre autres menaces sur nos libertés, nous dénonçons en particulier l’instauration d’un dépistage VIH obligatoire pour les personnes soupçonnées d’avoir commis un acte susceptible de contaminer un agent des forces de l’ordre.

Meeting contre la LOPPSI2 mardi 8 février à 19h à la Bourse du travail (3 rue du Château d’eau, Métro République)

Informations complémentaires et pétition à signer sur le site de la coordination anti-LOPPSI2

A Paris, Manifestation le samedi 12 février à 14h30 Place de la Bastille


L’article 37 octies de la LOPPSI II impose un dépistage du VIH à toute personne ayant commis sur un dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public des « actes susceptibles d’entraîner sa contamination par une maladie virale grave ». Le soignant chargé de cette tâche doit d’abord « s’efforcer d’obtenir le consentement de l’intéressé ». En cas de refus, celui-ci encourra « un an de prison et 15 000 euros d’amende ». En dernier recours, le procureur pourra obtenir ce dépistage « sans le consentement de l’intéressé ».

Cette mesure est inacceptable, stigmatisante et contraire aux principes fondamentaux de liberté individuelle et de respect du corps humain. Elle est totalement absurde et balaie d’un revers de la main 30 ans de lutte contre le sida :
– cette mesure ne garantit pas l’absence de risque de contamination
– elle méconnaît les risques de transmission du VIH
– elle transgresse un principe éthique essentiel à la lutte contre le sida et protégé par le droit international, européen, communautaire et français : l’accès volontaire au dépistage.

Obligatoire, le test de dépistage fonde la relation thérapeutique sur la contrainte, alors qu’elle doit s’établir sur la confiance mutuelle entre la personne et les professionnels de santé.

Cette vision coercitive de la prévention du VIH bafoue les libertés individuelles et le respect du corps humain. Cette mesure favorise la criminalisation de la séropositivité et tend à faire de l’infection à VIH un motif d’aggravation pénale. Cela ne peut mener qu’à une réduction de la pratique des tests volontaires. Elle entretient l’idée que les séropositifs sont des criminels en puissance, avides de contaminer leur prochain. Elle fait le jeu des discriminations.

C’est toute la politique de dépistage, que le Ministère de la Santé promeut pourtant à grand renfort de spots publicitaires, qui est saccagée.

Le sida n’est pas une arme, c’est une maladie.