Dès novembre 2010, soit plus d’un mois avant le vote de la loi, un rapport des Inspections Générales des Finances (IGF) et des Affaires Sociales (IGAS) mettait en garde contre les conséquences néfastes de la mise en place d’un droit d’entrée à l’Aide Médicale d’Etat (AME).
A partir de leurs conclusions, essayons de dégager les conséquences de cette mesure dans les années à venir pour la santé des personnes, la santé publique et le système de soins.
En gras, les risques pointés par le rapport IGF/IGAS de la mise en place d’un droit d’entrée à l’AME. En dessous, ses conséquences concrètes prévisibles à moyen terme :
Les personnes se verront contraintes « à une prise en charge en charge plus tardivement et à l’hôpital » (p.17) | En éloignant « les publics concernés du système de soins, le risque est grand de faciliter la propagation (…) de pathologies » transmissibles (p.18) | « Des risques sanitaires sérieux du fait des retards induits sur le recours aux soins ambulatoires par la population concernée » (p.2) | Un « accroissement des dépenses allant bien au-delà des économies escomptées du fait d’un recours supplémentaire à l’hôpital » (p.17) |
Les urgences des hôpitaux vont voir leur fréquentation augmenter en flèche. | Dans les hôpitaux, des personnes de plus en plus nombreuses vont arriver avec des maladies comme la rougeole ou la tuberculose à un stade avancé où la réussite du traitement est incertaine. Parmi les personnes en situation irrégulière, après plusieurs années de stagnation, le nombre de dépistages va s’effondrer et l’épidémie de VIH va repartir à la hausse. | Multiplication des décès suite à des complications pour des pathologies comme l’hypertension ou le diabète qui, prises à temps, auraient pu être soignées sans difficulté. | Plusieurs établissements hospitaliers, du fait de la multiplication de factures non recouvrées, vont voir leur budget déséquilibré et seront contraints de fermer des lits. |
– Analyse des dépenses au titre de l’Aide Médicale d’Etat
IGF/IGAS, novembre 2010