Rebondissements suite à l’article « Act Up révèle les plans secrets de… la SoFECT » paru dans Action 126.
Dans le précédent numéro d’Action, nous publiions dans notre rubrique parodique « Act Up révèle les plans secrets de… » une fausse communication secrète de la Société Française d’Étude et de prise en Charge du Transexualisme (SoFECT), afin de dénoncer par la caricature les postures de ces autoproclaméEs expertEs. Cet article a été publié sur notre site et la SoFECT nous a demandé de publier un droit de réponse en ligne – mais bizarrement pas dans la revue papier. Elle avait auparavant envoyé un démenti à certaines associations trans’ – mais bizarrement pas à Act Up-Paris.
Non, la Sofect n’est pas une société secrète, nous répond-elle. Elle « est constituée de professionnels de santé hospitalo-universitaires qui oeuvrent au quotidien dans l’intérêt des personnes transsexuelles (…) Leur
professionnalisme et leur témérité ont contribué à la reconnaissance des personnes transsexuelles au sein de la cité pour qu’elles parviennent à vivre en harmonie et obtiennent un droit légitime à l’anonymat. » Si les équipes de la SoFECT avaient été si parfaites, il n’y aurait sans doute pas eu de rapport de la Haute Autorité de Santé sur le suivi des personnes trans en France…
Act Up-Paris respecte le droit de réponse : nous l’avons donc publié, malgré le risque que l’on nous accuse de ridiculiser un peu plus la SoFECT. Leur prose est en effet bien plus drôle que notre pâle imitation. Nous n’aurions par exemple jamais pensé à utiliser le mot « témérité » pour en
qualifier les membres. Non, ce n’est pas une parodie : Colette Chiland, membre d’honneur de la SoFECT, a, avec témérité, « contribué à la reconnaissance des personnes transexuelles au sein de la cité » en écrivant à propos d’une de ses patientes : « J’ai compris que je m’étais laissée piéger par son aspect déconcertant, effrayant, non pas parce qu’il aurait été une caricature de femme, un travelo sans talent : il n’était rien, ni homme ni femme. »
S’il faut un texte parodique pour que la SoFECT se remette en cause, se sente obligée de se justifier, contacte les associations trans’, parle de « personnes transexuelles », de « transidentité » et non plus de « patients », rappelle qu’elle tient à la dignité des personnes, se déclare ouverte au dialogue, alors nous aurons encore recours à des textes parodiques !
D’ailleurs, la SoFECT a de nouveau oublié un mot important dans son droit de réponse : et le sida, dans tout ça ?