La Haute Autorité de Santé recommande enfin le dépistage généralisé du VIH/sida. Reste au ministère de le mettre en oeuvre.
Depuis 2006 et les recommandations du Conseil national du sida, Act Up-Paris (avec d’autres associations et le milieu médical) réclame le renforcement du dépistage du VIH/sida. Mais la ministre de la Santé a pris le temps (rien ne presse) de saisir la Haute autorité de santé (HAS) pour peser l’efficacité d’une telle mesure au regard de son coût. Trois ans auront été nécessaires pour que la HAS recommande, courant octobre dernier, le dépistage généralisé. Encore faut-il que la ministre daigne maintenant mettre en oeuvre la recommandation.
Alors que 30% des séropositifVEs s’ignorent et que 20 à 30% des personnes découvrent leur séropositivité très tardivement, proposer systématiquement le dépistage revêt deux intérêts majeurs : permettre une prise en charge précoce, et donc plus efficace, des personnes infectées; réduire la proportion de séropositif/Ves qui s’ignorent et participent à la propagation du virus.
Il ne s’agit pas de rendre obligatoire le dépistage mais d’en organiser la proposition systématique par les médecins de ville ou du travail, à l‘hôpital… Alors que la majorité des nouvelles infections concerne les hétéros, il s’agit par là de rompre avec la logique fallacieuse des « groupes à risques ». Il s’agit aussi de prendre toute la mesure de l’épidémie, comme dans la communauté homo et parmi les personnes étrangères, où le nombre des nouvelles infections est particulièrement inquiétant.
Mais le dépistage n’intervient qu’après coup (sans jeu de mots).Et, si une politique accrue de dépistage peut concourir à la réduction de l’épidémie, elle ne peut pas faire oublier la nécessité d’un renforcement des politiques de prévention dans notre pays. Le dépistage doit aussi s’accompagner d’une lutte accrue contre les discriminations qui frappent les séropositifVEs et constituent un frein majeur au dépistage.