En matière de Réduction Des Risques pour les usagerEs de drogues, le retard des institutions françaises a bloqué le travail des associations d’auto-support et entraîné la contamination au VIH ou aux hépatites virales de milliers de consommateurRICEs de stupéfiants. Le Collectif du 19 mai a remis ce sujet à l’ordre du jour.
L’échange de seringues n’a été officiellement autorisé qu’en 1994 (decret de Simone Veil), alors que la pratique était déjà bien implantée dans de nombreux pays d’Europe. De plus, on savait depuis 1985 que les usagerEs pouvaient se contaminer en échangeant leur seringue. Les pouvoirs publics français ne semblent pas vouloir tirer des leçons des erreurs passées. Alors que la plupart de nos voisinEs européenNEs ont déjà expérimenté, et parfois mis en place, des salles de consommation de drogues à moindre risque. En France, on n’en est qu’à la phase de « consultation » très timide. Et encore, cette consultation n’a lieu que parce qu’un collectif[[Ce collectif du 19 mai comprend : Asud, Act Up-Paris, Anitea, Sos Hépatites Paris, Gaia, salledeconsommation.fr, Safe]] s’est formé le 19 mai dernier et qu’il a mis les autorités devant le fait accompli en instituant, à deux reprises (le 19 mai dans les locaux d’Asud, et le 11 et 12 juin à la Villette à l’occasion des 30èmes journées de l’Anitea), des « salles de conso » sauvages : de vraies salles, avec tous le matériel et les profesionels nécessaires… mais sans usagerE, car un tel dispositif est interdit en France. L’intérêt de tels lieux est pourtant facile à comprendre : accueillir dans un espace convivial, des personnes souvent très précarisées qui pourront échapper aux foudres de la police, consommer sans être jugéEs, avoir accès aux soins, disposer de conseils pratiques pour par exemple, éviter les contaminations par les hépatites, par le VIH, les overdoses, etc. Ci-dessus, un plan idéal, parmi d’autres…