La vie d’une personnalité politique est un long parcours où les actes accomplis s’inscrivent à jamais dans la mémoire collective de la nation. Ainsi, Roselyne Bachelot, est-elle en train d’écrire son parcours dont l’histoire retiendra les lois et les actes les plus marquants de ses différents mandats.
Après le Ministère de la santé et la création des franchises médicales et de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoire de triste mémoire, la nouvelle Ministre de la solidarité et de la cohésion sociale va devoir mettre en place la 5eme branche de la sécurité sociale dédiée à la prise en charge de la dépendance des personnes âgées et handicapées.
Avec ces nouvelles fonctions, elle va s’employer à finir son travail de destruction de la sécurité sociale et solidaire commencé à la Direction Générale de la Santé. Mais au-delà de ses grands travaux de destruction massive de la solidarité, la Ministre ne délaisse pas les missions plus restreintes surtout lorsqu’il s’agit de mettre à mal la cohésion sociale dans les régions.
Ainsi à Toulouse, la fermeture des accueils d’urgence au centre ville
et de la halte de nuit et l’absence de moyens donnés par l’État ne permettent pas aux travailleurs sociaux et médico sociaux de travailler.
En réponse, le Groupement pour la défense du travail social (GPS) a réquisitionné un bâtiment d’État (locaux vides de l’AFPA, au 4 rue Goudouli) afin d’offrir un toit à 25 grands précaires. En complément, le Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion (CREA) a réquisitionné un autre bâtiment de l’État (locaux vide de l’AFPA, au 70 Allée des Demoiselles) afin de loger les familles avec enfants laissées elles aussi à la rue, dont des demandeurs d’asiles relevant des compétences de l’État.
Suite à ces réquisitions, l’assistante de Roselyne BACHELOT, la Ministre en charge, parait-il, de la solidarité et de la cohésion sociale, a confirmé à une délégation du GPS, que l’État ne mettra pas d’argent supplémentaire pour l’accueil des sans abris en grande difficultés appelés les
grands précaire.
Face à cette situation de désengagement de l’État face à ses missions
premières telles que définies par la sécurité sociale (visant à assurer à tou-te-s les citoyen-ne-s des moyens d’existence, dans tous les cas où ils/elles sont incapables de se le procurer par le travail) et parce que la santé «globale » des personnes implique le retour à une vie professionnelle, sociale et affective, Act Up Sud-ouest soutient l’action du GPS et du CREA visant à offrir un toit à des personnes sans domicile.
En réponse, l’État, via son représentant le préfet de la Haute Garonne,
Henry-Michel COMET, a fait assigner au Tribunal administratif de Toulouse, mardi 10 mai 2011, nominativement, cinq personnes identifiées sur le lieu (trois représentant-e-s du GPS, une des Enfants de Don Quichotte et une d’Act Up Sud-ouest) afin de les expulser, ainsi que les grands précaires bénéficiant de l’hébergement. Dans l’exposé des faits et la discussion présentée par la préfecture, les arguments définissent que « l’occupation illicite génère de sérieuses difficultés tant sur le plan de la sécurité que sur le plan sanitaire » et « la jurisprudence du Conseil d’État a admis que l’urgence est avérée dès lors que l’occupation sans titre risque de mettre en danger la sécurité des personnes, ce qui justifie l’expulsion immédiate des occupants ».
Ainsi, pour faire face aux renoncements de ses responsabilités, la Ministre de
la solidarité et de la cohésion sociale demande la remise à la rue de grands
précaires, de familles et d’enfants. Ils/elles trouveront plus de sécurité sur
les trottoirs de la ville ainsi que des conditions d’hygiène et sanitaires plus
conforme aux valeurs de l’État…. Pour rappel, 22 décès ont été répertoriés chez les SDF de Toulouse entre le 1er avril 2010 et le 31 mars 2011. Mme Bachelot trouve peut-être que cela n’est pas suffisant ?
Pourtant des solutions existent. Le Maire de Toulouse se tient prêt à mettre des locaux de la ville de Toulouse à disposition (proposition faite en réponse à la demande du GPS) à condition que le fonctionnement des lieux soit financé par l’État, dont c’est la compétence. À l’État de revenir sur les déclarations de l’assistante de la Ministre…..
Parce qu’il n’est plus tolérable que des personnes vivent à la rue à cause du désengagement de l’Etat, Act up Sud-ouest exige :
- La démission de Roselyne Bachelot
- Que l’Etat débloque immédiatement des fonds pour permettre le fonctionnement de structures d’accueil pour les personnes à la rue
Parce qu’il est inacceptable que l’Etat ait pour seule réponse à assigner au
tribunal les personnes qui essayent de trouver des solutions à ces problèmes,
Act Up Sud-ouest appelle :
- Tous ses partenaires nationaux à soutenir l’action du GPS et du CREA,
- Tous ses partenaires régionaux à participer, mardi 10 mai 2011, au rassemblement qu’il organise à partir de 9h30, Place Jeanne d’Arc et à rejoindre le GPS et le CREA à 10h devant le tribunal administratif de Toulouse.
Act Up Sud-ouest.