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Hier à New York, les négociations de l’ONU sur la Déclaration contre la pandémie du sida sont entrées dans leur dernière ligne droite. La France, avec l’Union Européenne, a soutenu la mise sous traitement de plus de 8 millions de malades du sida supplémentaires, d’ici 2015. Pourtant, elle s’est opposée à ce que la communauté internationale prenne un engagement ferme à mobiliser les moyens financiers nécessaires à la réalisation de cet objectif sanitaire. Nos associations dénoncent la duplicité meurtrière de la
France. Sans ressources adéquates, l’objectif de 8 millions de malades supplémentaires sous traitement est irréalisable.

Alors que, en sa 31ème année, la maladie a déjà fait 25 millions de morts, nos associations déplorent que la volonté politique régresse.

Ainsi, la France, qui coordonne l’Union Européenne (UE) pour cette négociation, a aussi refusé de s’engager à l’ONU sur la nécessité de protéger les médicaments génériques, lorsque des accords commerciaux bilatéraux sont signés. Or, l’UE négocie en ce moment des accords commerciaux bilatéraux, en particulier celui avec l’Inde, qui se trouve être le principal fournisseur mondial de médicaments génériques contre le sida. Nos associations sont extrêmement inquiètes des restrictions que l’UE demande à l’Inde à l’encontre des médicaments génériques dans le cadre de cet accord commercial. 90% des malades du sida du monde qui bénéficient d’un traitement sont soignés grâce aux médicaments génériques, qui peuvent être jusqu’à 100 fois moins chers que les versions brevetées.

Nous appelons le gouvernement français à se donner à l’ONU les moyens de ses ambitions contre le sida : que la communauté internationale se dote d’engagements financiers fermes, et renonce aux dispositions anti-génériques des accords commerciaux.