Les travailleurSEs du sexe ont toujours tenu un rôle essentiel dans la prévention. Mais
la dégradation de leurs conditions de travail les expose toujours plus aux violences
éventuelles de clients et des forces de l’ordre, et les pousse à accepter des relations non protégées : il leur est de plus en plus difficile d’accomplir cette mission.
La prostitution en tant que telle n’est pas
illégale en France. Pourtant, les putes sont sans cesse soumisEs à la répression,
et notamment depuis que, sous prétexte
de lutte contre le proxénétisme, le racolage public est devenu un délit aggravé en 2003 par la Loi sur la Sécurité Intérieure (LSI).
Dans le même temps, les abolitionnistes -
qui souhaitent la disparition du travail sexuel - ont pour priorité d’introduire de
nouvelles mesures répressives, comme
la pénalisation des clients. Une telle mesure, en plus d’accroître la précarité des putes, entravera encore davantage les actions de prévention et d’accès aux soins. Il est urgent, face à cette répression fondée sur un
jugement moral, de défendre une logique
de droits et de santé.
Les candidatEs aux élections de 2012
doivent reconnaître que le travail du sexe et la prostitution sont des activités professionnelles distinctes de la traite. Les dispositions réprimant le proxénétisme de soutien
doivent être abrogées : en punissant les personnes ou associations qui viennent en aide aux travailleurSEs du sexe, elles instaurent un délit de solidarité. L’article 225-10 de la LSI, qui pénalise le racolage, doit être abrogé. L’ensemble des droits sociaux doit être accordé aux travailleurSEs du sexe, afin que chacunE puisse exercer son activité comme
il ou elle l’entend. Enfin, des campagnes
de prévention du VIH et des IST doivent être mises en place en direction des clients.