Pour inscrire la lutte contre le sida et les hépatites dans les débats et les programmes électoraux de 2012, nous lançons une campagne nationale et interassociative : « sida : battre la campagne »
La lutte contre le sida concerne tous les aspects de la politique (économie, droits, éducation, immigration, …) et les politiques ne peuvent pas ne pas s’en préoccuper. D’autant que le gouvernement actuel a dégradé à coup de lois notre système de santé solidaire : le principe de solidarité, élément fondateur de la Sécurité sociale – chacunE contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins – est aujourd’hui mis à mal. Nous devons imposer la parole des malades dans les campagnes électorales : les soins sont toujours plus chers et le « reste à charge » des malades toujours plus importants ; la Couverture Maladie Universelle complémentaire n’est désormais plus accessible aux bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé ; la restructuration de l’hôpital public le rend incapable d’offrir une prise en charge de qualité. Des lois doivent contraindre la recherche, publique ou privée, à mieux prendre en compte les femmes, les usagerEs de drogues, les enfants, les trans et les personnes co-infectées par le VIH et les hépatites. Ces populations sont encore aujourd’hui exclues ou insuffisamment représentées dans les essais cliniques sur le sida et les hépatites. Par exemple, les femmes représentent la moitié des personnes vivant avec le VIH, mais il y a seulement 20% de femmes dans les essais cliniques. Les effets indésirables des traitements sur les corps des femmes ne sont donc toujours pas suffisamment étudiés. Il faut une approche ciblée du suivi, de la prise en charge, de la prévention et de l’éducation à la sexualité, qui prenne en compte la lutte contre les inégalités. De même, l’industrie pharmaceutique doit inclure davantage dans ses essais les personnes co-infectées VIH/VHC, pour leur favoriser l’accès aux nouveaux traitements. Voilà, entre autres, ce que sida : battre la campagne veut dire aux politiques mais aussi aux personnes qui pensent que le sida, au Nord comme au Sud, c’est terminé, que tout va bien.