Présente à la conférence mondiale de lutte contre le sida à Washington, la ministre ne cesse de décevoir. Elle n’a pris aucun engagement, a fait preuve d’une langue de bois caricaturale et montrer ainsi qu’elle était prête à renoncer sur des questions pourtant essentielles.
Interrogée sur l’abolition des franchises médicales, elle a confirmé qu’elle les maintiendrait en place. Elle n’a eu aucun argument à opposer au fait qu’il s’agit d’une discrimination. Elle a indiqué afin de contourner cette question qu’elle ne mettrait pas en place de nouvelles taxes sur la maladie. Comme si nous devions lui être reconnaissantes de ne pas plus nous stigmatiser. Interrogée sur un barrage qui en Guyane, département où l’épidémie est dantesque, empêche l’accès aux soins des séropositifs et instaure une inégalité de prise en charge, elle n’a pris aucun engagement et fait une déclaration de principe peu assurée. Interrogée sur le prix des médicaments à l’international et le travail entamé par le précédant gouvernement pour donner des directives à la Commission européenne visant à ne pas freiner la production et l’approvisionnement en génériques dans les pays du sud, elle a répondu que dans le cadre du projet de loi de finance de la sécurité sociale, le prix des médicaments serait une des variables d’économies. Cela ne répond en rien à la question ! Interrogée sur le projet de pénalisation des clients de travailleurs du sexe promu par la ministre des Droits des femmes, projet qui remettrait en cause tout un pan du plan national de lutte contre le VIH/sida et les IST et aurait des conséquences catastrophique sur le plan sanitaire, elle a refusé dire si elle était pour ou contre ce projet. C’est un véritable renoncement. Quasiment tous les acteurs français présents à sa conférence de presse en sont sortis dépités. Nous n’avions pas placé la barre très haute en termes d’espoir mais elle a quand même réussi à nous décevoir.