Elle touche aussi les personnes bénéficiant d’une prise en charge de leurs addictions à l’alcool ou aux drogues. Les victimes de cette décision sont donc des personnes gravement malades, précaires. Et qu’elles soient majoritairement afro-américaines ou latinos n’étonnera guère, tant cette mesure est déterminée par un racisme sous-jacent qui fait de ces personnes des parasites, profiteurs du système. Les co-organisateurs de l’événement, parmi lesquels Act Up-Philadelphia, s’inquiètent des conséquences désastreuses et immédiates de cette décision : perte du revenu principal, perte du logement, difficultés supplémentaires pour se nourrir, se soigner. Les associations redoutent, avec raison, que les morts de la rue, dont le nombre est déjà élevé à Philadelphie, n’augmentent encore. « Le semaine dernière, les beaux discours des politicienNEs s’enchaînaient à la conférence internationale sur le sida à Washington », rappelle Jérôme Martin, militant d’Act Up-Paris et présent à la manifestation d’hier à Philadelphie.
« Qu’ils ou elles soient républicainEs ou démocrates, ils ne cessaient de réaffirmer la nécessité de défendre les droits sociaux des malades pour en finir avec l’épidémie. Une semaine après, le gouverneur de Pennsylvanie Corbett balaie ces belles promesses, et pour éviter d’imposer les grandes entreprises aux bénéfices énormes, propose des économies sur les plus pauvres, les plus malades, les plus vulnérables. Avec cette mesure, Corbett se fait le complice du sida ; il sera responsable des mortEs futurEs, inévitables, que sa logique budgétaire va entraîner. » Act Up-Paris appelle les associations françaises et internationales à relayer cette information afin que le nom de Corbett, ennemi des malades, ennemi des pauvres, soit connu de tous.
À Paris, comme à Bangkok, à Yaoundé comme à Philadelphie, la précarité tue.