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Cet essai thérapeutique de supériorité [[il s’agit donc de déterminer si le nouveau traitement évalué apporte un bénéfice clinique significatif, pouvant changer la pratique. » Protocoles 67-68 p14-15, www.actupparis.org/spip.php?article4659]] a pour but d’évaluer les bénéfices et les risques associés à un traitement antirétroviral précoce et/ou à un traitement prophylactique[[préventif]] par isoniazide (traitement de la tuberculose) par rapport à une mise sous traitement selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il se déroule actuellement à Abidjan (Côte d’Ivoire) chez des adultes infectés par le VIH-1. Dans cet essai sans insu, les participants étaient randomisés[[répartis par tirage au sort]] dans quatre bras : mise sous traitement immédiate ou en dessous de 350 CD4/mm3 ; avec ou sans prophylaxie par isoniazide.

Une sous-étude intitulée Temprano Social a été réalisée lors de la visite du 12ème mois après l’inclusion dans le protocole par passation de questionnaires et croisement avec la charge virale. Celle-là avait pour finalité d’étudier des données sur la prévention de la transmission du VIH, notamment en termes de comportements.

Les résultats de cette sous-étude ont été communiqués à Kuala Lumpur cet été, lors d’une conférence de l’[International AIDS Society->http://pag.ias2013.org/Abstracts.aspx?AID=1417
http://www.vih.org/reseau/anrs/carnets/ias-2013-traitement-antiretroviral-precoce-comportements-sexuels-et-transmission]. Ils se basent sur les réponses apportées par 957 participants (dont 80,5% de femmes) sur leur comportement sexuel au cours du mois précédent la passation du questionnaire, leur charge virale, et les probabilités du risque de transmission par acte sexuel en fonction de la charge virale décrite dans la littérature scientifique.

46% des personnes ont déclaré avoir eu des rapports sexuels dans le mois précédant. Parmi elles, 23% déclaraient des partenaires occasionnels. Le taux de rapports sans recours au préservatif est comparable entre les personnes mises sous traitement immédiatement et celles mises sous traitement selon les recommandations internationales à 350 CD4/mm3 (respectivement 10,0% et 12,8%). Partant du fait que la charge virale était supérieure ou égale à 300 copies/mm3 pour 17,1% du premier groupe contre 89,5% du deuxième, les chercheurs ont calculé que la proportion de personnes ayant exposé leur partenaire à un risque de transmission est respectivement de 2,4 et 10,7%. Ils estiment ainsi que l’effet préventif d’une initiation immédiate du traitement antirétroviral est de 90%, avec un intervalle de confiance (à 95%) qui va 81 à 95%.

à noter

L’ANRS a indiqué que cette étude suggère que l’initiation précoce du traitement ARV « permettrait de réduire de façon significative le risque de transmission du VIH au-delà des personnes vivant en couple stable. Pour confirmer cette estimation à l’échelle de la population, il faut attendre les résultats de l’essai ANRS TasP, dont l’objectif est d’estimer directement l’impact du traitement ARV précoce sur l’incidence de nouvelles infections VIH dans une [population rurale d’Afrique du Sud ->http://pag.ias2013.org/Abstracts.aspx?AID=1417
http://www.vih.org/reseau/anrs/carnets/ias-2013-traitement-antiretroviral-precoce-comportements-sexuels-et-transmission] ».
Au moment de la publication de ces résultats, l’OMS annonçait de nouvelles recommandations
[[voir aussi notre article page 15 de ce numéro]]. Le site web de l’essai indique : « Les nouvelles recommandations de l’OMS relèvent à 500/mm3 le seuil de CD4 minimal pour mettre en route le traitement antirétroviral chez les personnes en stade clinique I ou II. Ces nouvelles recommandations de mise sous traitement seront appliquées immédiatement aux personnes suivies dans l’essai Temprano ». Concernant la recommandation de mise sous traitement des femmes enceintes et qui allaitent, cela était pratiqué depuis le début de l’essai.