Ce contenu a 10 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

Xavier est venu à la permanence en novembre 2013. Il est sous traitement depuis 1990 et a connu la mono-thérapie AZT, puis bi-thérapie AZT + DDI et plusieurs tri-thérapies.

Il se retrouve sans logement avec une pension d’invalidité de 2e catégorie de 700 € / mois.
Il a commencé les démarches pour demander l’Allocation Adulte Handicapé qui lui permettrait d’avoir un complément de 100 € / mois et d’augmenter ses ressources pour que les bailleurs sociaux n’écartent plus son dossier de demande de logement HLM.

Son parcours est classique. Pour commencer, le certificat médical doit être complet et bien rédigé pour ne pas se voir opposer un refus par la MDPH. Il a dû rencontrer tous les spécialistes qui le suivent dans différents hôpitaux. Premier écueil, les rendez-vous : il lui a fallu 3 mois.

En février 2014, il dépose le dossier complet, on lui dit de compter 6 mois.
Septembre arrive, nous intervenons auprès de la MDPH de Paris, on nous répond que le délai est passé à 8 ou 10 mois.
En décembre, Xavier contacte la MDPH, on lui répond que son dossier passera en commission en février et que si l’accord est favorable, il percevra 12 mois d’un coup. Heureusement qu’il a sa pension, sinon comment aurait-il fait pour manger ?!

Son appel a dû faire avancer son dossier, car il est passé en commission le 7 janvier 2015. La notification est postée 1 semaine plus tard. Comme pour de nombreux malades, on lui indique :
« Par référence au guide barème en vigueur, votre taux d’incapacité est inférieur à 80 % mais vous rencontrez actuellement une restriction substantielle d’accès à l’emploi du fait de votre handicap. L’allocation aux adultes handicapés vous est donc accordée à titre temporaire en soutien à un processus d’accès à l’insertion professionnelle » et que son dossier a été transmis à la CAF pour instruction.

Maintenant, combien de temps va-t-il attendre le versement de la CAF ? 2 mois ?
Quels imbroglios administratifs entre la CAF pour le versement de l’AAH et la CRAMIF, qui lui verse sa pension de base (520 €) plus l’Allocation Supplémentaire Invalidité (ASI – 182 €)*, va-t-il devoir affronter ?

C’est incohérent mais les 2 systèmes n’ont pas la même manière d’appréhender l’inaptitude au travail :
• La CRAMIF qui en le reconnaissant en 2e catégorie « Après Examen […] a estimé que vous présentiez une Invalidité réduisant au moins des deux tiers votre capacité de travail et de gain »
• Et la MDPH qui sans préciser exactement le pourcentage de handicap, considère que Xavier peut travailler.

Son cas n’est pas unique et encombre inutilement les MDPH, il suffirait que l’État, qui finance ces deux prestations, aligne le minimum des pensions d’Invalidités en augmentant l’ASI au même niveau que l’AAH, ainsi il n’aurait pas eu à faire ces démarches.

L’AAH lui a été attribué pour 2 ans. Conclusion, il devra recommencer toutes ces démarches en Décembre 2015. Sida is Disco !

* L’ASI : Pour être versée, elle est soumise à une déclaration trimestrielle, qui prend en compte toutes les ressources reçues par le pensionné (y compris un don de sa famille, les aides alimentaires, etc.) et réduit le montant de l’allocation.
Donc, il va devoir déclarer le montant perçu au titre de l’AAH : d’une part, les 10 à 12 mois qu’il recevra d’un coup, puis chaque mois le complément.

 
Permanence Droits Sociaux – Social Rights
>> Écrire – Write a message