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Act Up-Paris est à l’initiative d’un rassemblement le 1er décembre 2015 à partir de 18h place Baudoyer (mairie du IVème) pour la journée mondiale de lutte contre le sida. Evénement facebook :
https://www.facebook.com/events/433008400229879/

Le texte d’appel à la marche est le suivant :

À l’issue des attentats du 13 novembre, l’émotion d’Act Up-Paris et des associations signataires de ce texte d’appel est vive et nous tenons à exprimer notre solidarité aux proches des victimes. Continuer à agir nous semble être une forme d’hommage, et une nécessité : c’est pourquoi nous souhaitons maintenir un appel à se rassembler, à agir, à faire entre la voix des séropositifVEs et de leurs alliéEs lors de la journée mondiale de lutte contre le sida.

Il y a un an, avec 28 autres métropoles cosignataires d’une déclaration soutenue par l’ONUSIDA, la mairie de Paris s’engageait à œuvrer pour mettre fin à l’épidémie d’ici 2030 à Paris, en mettant en œuvre des moyens renforcés d’ici 2020. Des réunions se sont tenues depuis cet été pour énumérer les difficultés rencontrées par les acteurRICEs locauxLES de la lutte contre le sida, et les solutions envisagées.

Cette bonne volonté doit à présent trouver sa traduction pratique. Le mouvement doit continuer, et s’amplifier : le seul objectif défendable est aujourd’hui de mettre vraiment fin à l’épidémie à Paris.

En France en 2011, près d’unE séropositifVE suiviE à l’hôpital sur deux vivait dans l’agglomération parisienne. En 2009, près d’1 gay sur 5 fréquentant les établissements de convivialité parisiens était séropositif. Chaque année, près de 4 gays séronégatifs sur 100 fréquentant les mêmes établissements deviennent séropositifs.

En finir avec une épidémie vieille de plus de 30 ans passe nécessairement par une politique locale ambitieuse et volontaire au niveau de la ville de Paris, mais aussi de l’ensemble de la région Île-de-France.

« Paris VRAIMENT sans sida », ce n’est pas se contenter d’énumérer, aussi efficaces soient-elles, les actions existantes au service du dépistage ou de la prise en charge précoce de ceuxLLES qui ignorent aujourd’hui leur séropositivité, ni se contenter de plaider pour leur renforcement. Il nous faut à la fois inventer des stratégies et des actions originales d’incitation au dépistage, agir surtout là où nous ne sommes pas : par exemple, ouvrir sans attendre des centres de santé communautaires qui délivreront toute la palette des outils de prévention combinée (capotes, gels, dépistages, traitement d’urgence, traitement précoce, programme de PrEP), comme devraient le faire les centres gratuits d’information de dépistage et de diagnostic (CeGGID), et permettront la réalisation de tests de dépistage pour toutes les IST.

« Paris VRAIMENT sans sida », c’est ne jamais perdre de vue que le succès thérapeutique dépend des conditions de vie des malades, et qu’à l’inverse la précarité tue. Quand unE séropo sur cinq suiviE à l’hôpital en France fait état de privations alimentaires, et que plus de 10% d’entre euxLLES ne dispose pas de logement personnel, situation quasi généralisée pour les trans séropos, migrantes notamment, faire abstraction de la dimension sociale de l’épidémie, c’est se tirer une balle dans le pied. Difficultés d’accès à un logement, cherté de la vie parisienne au regard des minimas sociaux (Allocation adulte handicapé et RSA), lenteur de l’instruction des dossiers par la Maison départementale des personnes handicapées parisienne : autant de sujets qu’il est urgent de traiter pour mettre fin à l’épidémie.

« Paris VRAIMENT sans sida », c’est mettre fin à toutes les discriminations et stigmatisations des populations vulnérables face à l’épidémie, c’est ouvrir des salles de consommation à moindre risque partout où cela est nécessaire. Quand les dispositifs législatifs nationaux sont déjà un obstacle majeur à la lutte contre le sida parmi les travailleurSEs du sexe, il est inadmissible qu’une majorité de l’exécutif parisien soutienne une loi abolitionniste qui va les mettre davantage en danger.

« Paris VRAIMENT sans sida », enfin, c’est vouloir dépasser le strict cadre de l’agglomération parisienne. Nous, malades et/ou acteurRICEs de la lutte contre le sida, sommes confrontés chaque jour à des difficultés causées directement par les dispositifs légaux nationaux. Transphobie d’État qui enterre les trans dans la précarité, politiques migratoires racistes qui provoquent les contaminations des migrantEs sur le sol européen, immenses difficultés d’accès aux soins, au dépistage et à la prévention en milieu carcéral, menaces récurrentes sur le financement du Fonds Mondial : l’exécutif parisien, seul, ne peut nous permettre d’y répondre. La Mairie de Paris doit s’engager pleinement à nos côtés pour que l’ensemble de la classe politique prenne enfin en compte tous les impératifs de la lutte contre le sida.